Des lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres d'allégeance conservatrice souhaitent que le parti profite de sa reconstruction postélectorale pour souscrire au mariage entre conjoints de même sexe.

Dans une lettre rendue publique cette semaine, le groupe demande à la chef intérimaire du Parti conservateur du Canada (PCC), Rona Ambrose, de les aider à modifier la politique officielle de la formation.

Cette politique stipule que le mariage est défini comme l'union entre un homme et une femme, et que cette définition devrait être déterminée par un vote libre aux Communes, et non par les tribunaux.

Selon les militants conservateurs issus de minorités sexuelles, cette politique fait fuir certains Canadiens qui seraient autrement attirés par les positions du parti en matière d'économie, de sécurité ou de politique étrangère.

Le groupe avait été formé il y a environ un an à la veille du défilé de la fierté gaie à Toronto, auquel ont participé pour la première fois des élus conservateurs. Les militants veulent maintenant que la politique du parti soit amendée par les délégués au prochain congrès, au printemps prochain. D'autant que la course à la direction du parti offre une occasion en or de débattre de cet enjeu, croit Ed Lorenzen, membre du groupe.

La question du mariage gai n'a pas fait l'objet de débats au Parlement depuis près de 10 ans. En 2006, le gouvernement conservateur minoritaire avait tenté - en vain - de faire adopter une résolution demandant le retour à la définition traditionnelle du mariage, sans toucher pour autant aux unions civiles ou aux mariages déjà célébrés entre conjoints de même sexe.

En présence de Laureen Harper

Depuis, aucun projet de loi n'a été déposé à ce sujet - même pendant les quatre années de gouvernement majoritaire conservateur.

Les lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres conservateurs s'affichent de plus en plus. Depuis 2011, ils ont leurs propres activités lors des congrès, qui ont attiré en 2013 plus de 600 personnes, dont Laureen Harper, la femme du premier ministre d'alors.

La même année, l'appui de 18 députés conservateurs a permis l'adoption aux Communes d'un projet de loi déposé par l'opposition néo-démocrate qui aurait permis de rendre illégale toute discrimination sur la base de l'identité sexuelle. Le projet de loi n'a cependant jamais été adopté au Sénat.

Les conservateurs de Stephen Harper ont aussi été d'ardents défenseurs des droits des homosexuels dans le monde.