La mère d'une victime de l'attentat terroriste au Burkina Faso demande au premier ministre Justin Trudeau de revenir sur sa décision de retirer les avions de chasse CF18 de la mission de combat contre le groupe armé État islamique (EI).

Au cours d'une entrevue dans une station de radio de Québec, Camille Carrier a vivement dénoncé l'inaction de M. Trudeau dans la guerre au terrorisme. 

«J'aimerais ça que Justin Trudeau, au lieu de condamner seulement avec les mots et sa petite bouche, j'aimerais ça que ses avions, qu'il combatte lui aussi. J'ai honte! J'ai honte! Et je ne veux pas que vous coupiez ça, ce bout-là», a-t-elle lancé.

Mme Carrier est la mère de Maude Carrier, l'une des six victimes de Québec qui ont péri lors de l'attaque à Ouagadougou vendredi, qui a fait 30 morts.

L'animateur de radio Sylvain Bouchard a repris la balle au bond et a lui aussi dénoncé les positions du premier ministre libéral. «Il faut se battre quand on est attaqué. Ces morts-là, ça en prend combien?», a demandé M. Bouchard.

«Alors qu'en fin de semaine, Justin Trudeau était dans une mosquée avec un discours islamique parfois douteux et radical. Honte!»

Ces critiques rejoignent celles du Parti conservateur, qui n'a pas tardé à réclamer le maintien des CF-18 dans la coalition internationale qui combat l'EI.

Mais le premier ministre libéral est resté sur sa position lundi quant au retrait des avions de chasse canadiens de la mission de combat dirigée par les États-Unis.

«Le Canada continue d'être engagé dans la coalition contre les terroristes, de travailler avec les autres pays de façon humanitaire, de façon à aider les réfugiés, mais également de s'engager de façon militaire. C'est pour ça que notre ministre de la Défense est en train de discuter avec nos alliés, d'élaborer un plan pour démontrer que le Canada continue à être très engagé dans [la lutte au] terrorisme», a déclaré M. Trudeau en marge d'une série de rencontres de son conseil des ministres à Saint-Andrews, au Nouveau-Brunswick.

Mme Carrier s'est montrée très critique à l'égard du gouvernement canadien depuis l'annonce de la mort de sa fille au cours du week-end. Elle a dénoncé samedi le fait d'avoir appris la nouvelle par la Sûreté du Québec, et non le gouvernement lui-même, et d'avoir eu de la difficulté à rejoindre les autorités canadiennes pour avoir l'heure juste.

Un porte-parole du ministère fédéral des Affaires mondiales a expliqué dimanche que la procédure normale a été suivie dans les circonstances, et que les services consulaires sont en contact avec des proches de toutes les familles touchées.