Dans le cadre des grands projets d'infrastructures promis par les libéraux, le gouvernement fédéral aidera les Canadiens à faire face aux catastrophes naturelles, qui risquent de se produire plus souvent à cause des changements climatiques.

Non seulement ces investissements dans la «préparation aux catastrophes» serviront-ils à relancer l'économie canadienne, mais ils aideront aussi les communautés à mieux affronter inondations, incendies de forêt, sécheresse ou pluie verglaçante, a expliqué le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, dans une entrevue à La Presse Canadienne.

Car ces «événements météorologiques» seront de plus en plus graves, fréquents, destructeurs et coûteux, a soutenu le ministre.

Les libéraux se sont engagés en campagne électorale à injecter des milliards de dollars dans des projets d'infrastructures au pays, notamment dans des aménagements «résilients aux changements climatiques».

Il pourrait s'agir, par exemple, de digues et de canaux pour réduire ou empêcher la crue des eaux, de pièces refuges à l'épreuve des tornades ou de l'enfouissement des fils électriques pour éviter les «crises de verglas».

Ainsi, les provinces des Prairies sont aux prises depuis quelques années avec des variations climatiques extrêmes - les inondations succédant aux sécheresses -, et ce phénomène est «de toute évidence causé par les changements climatiques», estime le ministre Goodale, par ailleurs député de la Saskatchewan.

«Que pouvons-nous faire pour contrer de tels écarts? Voilà un défi intéressant, mais aussi une belle occasion de stimuler le développement et la croissance économiques.»

Dans sa lettre de mandat, le premier ministre Justin Trudeau demandait en novembre au ministre Goodale de «travailler avec les provinces et les territoires, les peuples autochtones et les municipalités à l'élaboration d'un plan d'action exhaustif permettant au Canada de mieux prévoir les catastrophes naturelles et les urgences liées au climat, de mieux s'y préparer et de mieux y réagir».

Les mesures de prévention et de mitigation des risques coûtent cher au début, mais elles permettent ensuite d'économiser à long terme, expliquent des responsables de la Sécurité publique. Par exemple, le canal de dérivation de la rivière Rouge, au Manitoba, construit dans les années 1960 au coût de 60 millions, a servi plus de 20 fois depuis et aurait permis d'éviter des dommages évalués en 2012 à 30 milliards.

Par ailleurs, les réserves autochtones sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles, à cause de leur éloignement, de la vétusté de leurs infrastructures et de leur manque de fonds, précise-t-on dans une note interne du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, obtenue grâce à la Loi sur l'accès à l'information.