Le ministre sortant de la Défense, Jason Kenney, affirme que le Canada doit choisir, parmi les réfugiés, les victimes du groupe État islamique (EI) afin de diminuer les risques pour la sécurité des Canadiens.

Dans un long point de presse où il a étalé ses réflexions sur la crise des réfugiés, mercredi, M. Kenney a également assuré que si son parti insiste pour donner la priorité aux minorités religieuses et ethniques, ce n'est pas pour écarter les réfugiés musulmans.

Jeudi dernier, le premier ministre sortant Stephen Harper a promis d'annoncer des mesures pour accélérer l'accueil de réfugiés syriens au Canada. Mercredi, son ministre continuait de dire que ces mesures seraient annoncées bientôt.

Se défendant de ne pas agir assez rapidement, le ministre Kenney a déclaré qu'il est impossible de dépêcher des avions militaires pour cueillir les réfugiés au Proche-Orient parce que, a-t-il dit, les réfugiés dont le Canada veut ne sont pas dans les camps de réfugiés.

Le ministre veut privilégier les réfugiés qui ont été victimes de l'EI parce que, selon lui, lorsqu'on est victime de terrorisme, on n'est pas terroriste.

Il a dit qu'il est faux de comparer la crise actuelle à celle des «boat people». Il n'y avait pas de réfugiés vietnamiens liés au terrorisme, selon lui, tandis que dans les camps de réfugiés syriens, il y aurait des membres de familles de djihadistes qui combattent le président syrien Bachar el-Assad.

La guerre civile syrienne a opposé, au départ, des troupes loyales au président syrien à des combattants de la majorité sunnite du pays. Les premiers combats ont provoqué la fuite de millions de Syriens. Au fil des ans, les groupes en cause se sont multipliés et on a assisté, entre autres, à l'émergence de l'EI.