Un compromis pourrait être sur la table pour les alliés, dont le Canada, qui sont réfractaires à l'idée d'accélérer les dépenses en défense pour respecter les normes de l'OTAN.

Un porte-parole du premier ministre Stephen Harper a affirmé que la déclaration finale au sommet de l'Alliance atlantique plus tard cette semaine décrira comme une «cible ambitieuse» l'objectif de longue date que les membres dépensent au moins deux pour cent de leur produit intérieur brut dans la défense.

Cela semble suffisant pour satisfaire le gouvernement Harper, qui a résisté aux appels pressants des États-Unis et du Royaume-Uni d'augmenter significativement son budget militaire coupé en fonction de l'objectif d'un budget équilibré l'an prochain et d'élections anticipées.

Jason MacDonald, directeur des communications du premier ministre, a dit tard mardi que le gouvernement était prêt à dépenser davantage «sur des mesures qui correspondent à de véritables besoins opérationnels, en réponse à des enjeux mondiaux».

Il a affirmé que le Canada n'était pas prêt à respecter une «cible arbitraire».

M. MacDonald n'a pas laissé entendre que les coupes de 2,7 milliards $ prévues dans la Défense nationale l'an prochain seraient écartées.

Les termes utilisés risquent non seulement d'éteindre un feu politique embarrassant pour les conservateurs, étant donné les critiques incisives du premier ministre à l'endroit de la Russie, mais pourraient aussi être suffisants pour rallier les Américains.

Les États-Unis ont déjà dit publiquement qu'il y avait de la flexibilité dans les objectifs en autant que la contribution des alliés soit significative et qu'ils acquièrent des équipements interopérables pouvant être utilisés tant pour la défense collective qu'en situation de crise.

Le gouvernement du Canada dépense actuellement un peu plus de 18 milliards $ par année sur le front militaire, en baisse par rapport à 21 milliards $ au coeur du conflit afghan.

Peu de pays de l'OTAN respectent l'objectif de deux pour cent du produit intérieur brut, et même certains parmi les quatre qui s'y conforment, notamment la Grèce, n'ont pas l'équipement qui peut être utilisé pour la défense collective d'autres pays.

M. Harper a été l'une des voix les plus persistantes dans l'Occident à condamner l'annexion de la Crimée par la Russie et l'invasion en cours dans l'est de l'Ukraine.

La déclaration selon laquelle le gouvernement prévoit financer les «besoins opérationnels» est clé, car elle signifie que le trésor fédéral pourrait être appelé à investir pour des déploiements et engagements particuliers, plutôt que de dire au ministère de la Défense de trouver l'argent dans son budget annuel.