La décision du gouvernement fédéral d'interdire à l'industrie de la restauration d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires est un avertissement pour tous les employeurs à travers le pays, a déclaré vendredi le ministre de l'Emploi, Jason Kenney.

Il n'y aura aucune tolérance pour les employeurs qui tentent de contourner les règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires, a affirmé M. Kenney à Vancouver.

Le programme devrait toujours être considéré comme une solution limitée et de dernier recours pour les employeurs qui ont fait tous les efforts possibles pour embaucher et former des Canadiens, mais qui ne peuvent en trouver pour les emplois disponibles, a ajouté le ministre.

M. Kenney a annoncé un moratoire sur l'industrie de la restauration jeudi soir, après que le programme controversé eut de nouveau fait les manchettes autour d'allégations d'utilisation inappropriée de travailleurs étrangers temporaires dans trois restaurants McDonald's de Victoria et dans une pizzeria de la Saskatchewan.

Les employeurs canadiens doivent faire plus d'efforts pour attirer des employés, a estimé le ministre.

Il a affirmé que les augmentations de salaire dans l'industrie avaient à peine suivi le rythme de l'inflation depuis le ralentissement économique mondial, ce qui, selon lui, indique que le marché de l'emploi est loin d'être tendu.

M. Kenney a par ailleurs déclaré que les employeurs canadiens investissaient moins que la plupart des employeurs des autres pays développés dans la formation de la main-d'oeuvre.

Les salaires et les conditions de travail doivent s'améliorer, et les employeurs doivent investir davantage dans la formation, en particulier parmi les groupes sous-représentés comme les immigrants, les jeunes et les autochtones, a-t-il dit.

«Nous les avons avisés que nous nous attendons à ce que les employeurs canadiens fassent mieux», a ajouté M. Kenney.

Une étude publiée cette semaine par l'Institut C.D. Howe montre que le programme est passé d'environ 100 000 travailleurs étrangers en 2002 à quelque 338 000 à travers le pays actuellement.

L'étude indique que ce programme a eu pour effet de faire augmenter le taux de chômage en Colombie-Britannique et en Alberta.