Les conservateurs et les néo-démocrates défendent sur plusieurs tribunes leur vues fort différentes sur les politiques énergétiques.

Le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, a affirmé, tôt mercredi, devant la Chambre de commerce de Vancouver, que le Canada se trouvait dans une course mondiale pour s'approprier les marchés pour ses ressources pétrolières et gazières - une occasion qui pourrait filer entre les doigts du pays sans une approche proactive, estiment les conservateurs.

M. Oliver a mis en garde contre une proposition de révision du processus d'évaluations environnementales par le Nouveau Parti démocratique (NPD), la qualifiant de «recette pour de l'instabilité et de l'incertitude au moment même où des entreprises décident si elles iront de l'avant avec des investissements de plusieurs milliards de dollars dans le secteur du gaz naturel de la Colombie-Britannique».

L'Office national de l'énergie a approuvé trois permis d'exportation pour du gaz naturel liquéfié, ce qui ouvre la porte à l'exportation de 36 millions de tonnes par année, a fait valoir le ministre fédéral. Ces exportations pourraient démarrer dès 2015, et cinq autres requêtes sur la côte ouest pour des exportations de gaz naturel liquéfié sont à l'étude.

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, prenant la parole mercredi à l'Economic Club of Canada à Ottawa, a parlé du secteur énergétique comme du «moteur de l'économie canadienne», tout en arguant que les conservateurs contrecarrent des occasions d'exportations en ne faisant rien pour redorer la crédibilité du pays sur le plan environnemental.

M. Mulcair a soutenu que la rhétorique conservatrice opposant développement économique et protection de l'environnement offrait une vision à courte vue et dépassée.

Les néo-démocrates proposent des révisions environnementales obligatoires des projets majeurs de ressources naturelles, déplorant la législation conservatrice plaçant la décision finale entre les mains du cabinet.

Tant les conservateurs que les libéraux disent juger incohérente la proposition de M. Mulcair, étant donné l'opposition ferme du NPD au projet de pipeline Keystone XL de l'Alberta jusqu'au golfe du Mexique.

Un comité canadien d'examen environnemental a donné le feu vert à Keystone en 2010. Tout de même, M. Mulcair demeure opposé au projet de 5,4 milliards $, a souligné M. Oliver.

Le NPD s'oppose aussi au projet de pipeline Northern Gateway à Kitimat, en Colombie-Britannique, qui est toujours à l'étude, mais s'est déjà déclaré favorable à un oléoduc de l'Ouest vers l'Est afin de créer des emplois et de réduire la dépendance envers le pétrole du Moyen-Orient.