Le resserrement des règles du programme d'assurance-emploi est loin d'avoir provoqué la catastrophe économique dans les régions que prédisaient le NPD, le mouvement syndicat et le Bloc québécois, estime le ministre de l'Emploi, Jason Kenney.

Le ministre a expliqué que moins de 1% des demandeurs de prestation d'assurance-emploi ont été affectés à cause des nouvelles règles, soit environ 380 personnes à l'échelle du pays (160 au Québec) durant les sept premiers mois de 2013.

Ces demandeurs ont vu leurs réclamations être rejetés parce qu'ils avaient refusé de chercher un « emploi convenable ou d'accepter un emploi convenable », a souligné M. Kenney dans une entrevue à La Presse.

À l'inverse, le ministre a indiqué que des entreprises ont noté une augmentation du nombre de gens au chômage postuler pour des emplois qui étaient auparavant offerts à des travailleurs étrangers temporaires, faute d'avoir des employés locaux.

« C'était le but de la réforme. La raison pour laquelle nous avons fait cette réforme, c'était parce qu'on a vu une augmentation du nombre d'employeurs qui désiraient embaucher des travailleurs étrangers au Canada, même dans les régions où le taux de chômage est élevé au Québec et dans les provinces atlantiques », a indiqué le ministre.

« En ce qui nous concerne, cela n'avait pas de sens de voir les employeurs se rendre en Thaïlande et aux Philippines pour recruter des travailleurs temporaires dans des communautés où il y a un taux de chômage de 10 % ou 15 % », a-t-il ajouté.

La réforme de l'assurance-emploi est entrée en vigueur le 6 janvier. Elle prévoit que les prestataires fréquents doivent accepter un emploi qui paie jusqu'à 30% de moins que leur salaire habituel pour rester admissibles. Ils doivent aussi accepter un emploi qui se trouve à moins d'une heure de route de leur lieu de résidence.

Selon le ministre, les nouvelles règles visaient à « clarifier les obligations implicites dans le programme d'assurance-emploi, à savoir qu'il faut chercher et accepter un emploi selon votre niveau de compétence dans votre communauté. Il semble qu'un certain nombre de personnes aient changé leur comportement et accepté les boulots qui sont disponibles.»

« Le but n'était pas de pénaliser les chômeurs qui ne pouvaient pas trouver des emplois dans leur communauté. C'était pour encourager une meilleure connection entre les chômeurs et les employeurs », a-t-il dit.

Selon les calculs d'Ottawa, les changements au programme permettront de faire des économies de seulement 35 millions de dollars sur un fonds de quelque 20 milliards de dollars.

En tout, le nombre de demandes qui ont été refusés ont bondi de 6000 depuis le début de 2013. Mais de ce nombre, 5000 ont été refusés parce que les individus se trouvaient à l'extérieur du pays. 

« On ne peut pas recevoir des prestations de l'assurance-chômage en Floride ou à Cuba. Ce n'est pas normal ça. Cela veut dire que le mouvement syndicaliste et le NPD, le Bloc québécois et Gilles Duceppe ont sombré dans la démagogie pour ce qui est des conséquences de ces changements. On disait que c'était la fin de l'assurance-chômage, que cela détruirait des communautés. C'était un mensonge total, une campagne cynique pour provoquer la peur. Les faits sont clairs. Presque personne n'a été affecté. Plus de 99 % des demandeurs de prestations ont reçu des prestations », a-t-il dit.