Le premier ministre Stephen Harper affirme que son gouvernement exigera que les délinquants sexuels condamnés par la justice se manifestent avant de voyager à l'étranger.

De plus, les autorités des pays où ils veulent se rendre seront avisées de leur arrivée prochaine.

M. Harper a indiqué lundi que le projet de loi qui sera présenté cet automne mettra en place un meilleur système de partage de l'information entre la police et les autorités frontalières, afin de garder la trace des personnes reconnues coupables de crimes sexuels contre des enfants.

Il a promis un registre national public des délinquants sexuels à risque élevé qui ont fait l'objet d'un avis d'intérêt public formulé par une province ou un territoire.

Cette annonce fait partie de mesures renforcées contre la criminalité proposées par le gouvernement, qui visent cette fois-ci à combattre l'exploitation sexuelle des mineurs au Canada et à l'extérieur du pays.

«Au même titre que nous protégeons les enfants canadiens, nous devons faire le nécessaire pour protéger les enfants à l'étranger», a expliqué le premier ministre, de passage à Vancouver.

Selon Stephen Harper, «les lacunes dans le partage et la collecte d'informations» font en sorte que les prédateurs sexuels ont actuellement le beau jeu de traverser les frontières sans que leurs faits et gestes soient surveillés.

Il a rappelé le cas du criminel américain Howard Cotterman, un délinquant sexuel notoire revenu aux États-Unis après des vacances au Mexique.

Des agents frontaliers ont été avisés par les autorités de son État d'origine, la Californie, que l'itinéraire de l'homme portait à croire qu'il aurait pu se livrer à du tourisme sexuel.

À son retour, le contenu de son ordinateur portable et de son appareil photo ont été scrutés à la loupe. Des centaines d'images montrant Cotterman en train d'agresser une fillette de moins de 10 ans ont été découvertes. Il a été arrêté.

Le premier ministre soutient qu'au Canada, un pareil scénario ne se serait probablement pas concrétisé.

M. Harper a fait cette déclaration à Vancouver, en marge d'une annonce sur le projet d'oléoduc Northern Gateway.