Justin Trudeau caracole peut-être en tête des sondages, mais sur le terrain, les néo-démocrates assurent qu'ils font excellente figure. Résultat: l'heure n'est pas à un changement de cap à deux ans des élections, mais bien à la continuité.

Les députés du Nouveau Parti démocratique sont réunis en caucus à Saskatoon jusqu'à mercredi pour préparer la rentrée parlementaire, mais aussi fourbir leurs armes en vue du prochain scrutin fédéral.

Et même si les coups de sonde lancés à travers le pays sont grandement favorables au chef libéral Justin Trudeau, les néo-démocrates assurent ne pas s'en faire pour autant.

«On a plus que deux ans jusqu'aux prochaines élections. Le même travail ardu qui m'a vu parcourir, sillonner le Québec avec Jack Layton pendant cinq ans, avec (un) message positif et (un) message d'espoir, est exactement le travail que nous allons faire d'ici aux prochaines élections», a insité Thomas Mulcair en point de presse.

Le chef néo-démocrate répète qu'il avait prédit la lune de miel des Canadiens pour Justin Trudeau. Pas question de remettre en question son plan pour si peu, en quelque sorte. «On sait ce qu'on a à faire: travailler fort, sur le terrain, sept jours sur sept, 18 heures par jour à travers le pays.»

Aux yeux du député montréalais Alexandre Boulerice, le NPD se positionne avantageusement dans la lutte à trois qui se dessine entre les troupes de Thomas Mulcair, celles de Justin Trudeau et celles de Stephen Harper. «Je pense que ça va être beaucoup plus chaud qu'on le croit dans deux ans pour les prochaines élections», a noté l'élu de Rosemont-la-Petite-Patrie.

Parmi les députés interrogés en marge du caucus, tous affirment que leur formation politique est sur la bonne voie, et qu'un changement de stratégie n'est pas nécessaire.

«On continue de porter notre message et les Canadiens vont finir par l'entendre», a résumé la députée de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière.

Sa collègue Nycole Turmel ne craint pas non plus qu'il faille paniquer devant la popularité de M. Trudeau. «Non, ça ne m'inquiète pas. Ce que nous faisons au Québec en ce moment: nous faisons du porte-à-porte, nous rencontrons des gens. Tout est positif, les gens sont contents de ce que nous faisons», a-t-elle expliqué.

Il faut par contre mener de front la guerre de la visibilité - du chef, méconnu particulièrement à l'extérieur du Québec - mais aussi des députés. Ainsi, M. Boulerice et d'autres de ses collègues ont par exemple sillonné le pays cet été pour tenter de se faire connaître en dehors de leur circonscription.

«Tout ça va s'accélérer, en même temps qu'on est en train de bâtir notre machine électorale, qu'on améliore nos outils de financement, qu'on améliore nos bases de données pour être capables de faire passer notre message et être prêt à livrer une lutte à armes égales avec les conservateurs et les libéraux dans deux ans», a soutenu M. Boulerice.