Après le pot, les fleurs. Le commissaire aux langues officielles a publié mardi un rapport encensant les Forces canadiennes pour leurs progrès en matière de bilinguisme, lui qui trois ans plus tôt leur avait durement tapé sur les doigts.

En juin 2010, Graham Fraser avait dénoncé le problème «récurrent» de l'accès inégal pour les francophones et les anglophones à l'instruction dans leur langue au sein de l'armée.

Les failles étaient nombreuses: pénurie d'instructeurs aptes à enseigner en français, énormes délais de traduction du matériel pédagogique et piètre accès à la formation en langue seconde.

M. Fraser avait à l'époque établi une liste de 26 points à améliorer pour redresser une situation qui avait été déplorée par un de ses prédécesseurs une première fois en 1989.

Trois ans plus tard, le portrait s'est éclairci. Cinq de ses recommandations sont mises en oeuvre et 18 sont en voie de l'être. Pour le commissaire, les Forces armées ont fait preuve de «sérieux» dans cette tâche qu'il a qualifiée lui-même «d'énorme».

Il note toutefois que l'armée rechigne encore à désigner des «champions» des langues officielles - sortes de personnes référence sur la question -, et qu'elle devrait mettre en valeur les avantages du bilinguisme au moment de son recrutement.

«À notre avis, il s'agit de mettre l'accent sur des aspects tels les avantages d'une force militaire pouvant exercer son mandat opérationnel dans les deux langues officielles ou pouvant créer un environnement de travail et d'apprentissage propice à l'usage des deux langues officielles», a écrit le commissaire.

M. Fraser a distribué peu de tapes dans le dos ces derniers temps. Au début du mois, il a critiqué la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour sa boutique de souvenirs en ligne unilingue. Il a également réprimandé le gouvernement pour son manque de suivi sur ses recommandations à l'égard des nominations du gouverneur en conseil.

Il a par ailleurs évalué que le Centre de recherche et sauvetage de Halifax n'était toujours pas capable de prendre le relais de celui de Québec, que les conservateurs souhaitent fermer. Halifax n'est pas en mesure, à ce jour, de s'assurer que les appels de détresse des marins francophones puissent être compris.