La capacité de défendre l'espace aérien du Canada et de mener en même temps des missions à l'étranger serait mise en péril si le gouvernement achetait moins de chasseurs furtifs F-35 que prévu, a affirmé lundi le chef de l'Aviation royale canadienne.

Selon le lieutenant-général André Deschamps, la force aérienne devrait revoir combien de tâches simultanées elle pourrait réaliser si la quantité de ces appareils furtifs devait être inférieure aux 65 qu'Ottawa doit acquérir.

Lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, le chef de la force aérienne a déclaré que celle-ci «vivra avec ce que le gouvernement lui offrira» et qu'il s'agit là, en fin de compte, d'une question de «gestion de risque». Selon le lieutenant-général, 65 appareils permettraient à l'Aviation royale canadienne de mener «toutes ses missions avec confiance».

Le ministre en charge de l'achat des F-35, Julian Fantino, a déclaré au magazine L'Actualité que le bon de commande des appareils n'était pas forcément sans appel.

Ainsi, il n'est pas exclu que le Canada commandera une quantité de chasseurs furtifs inférieure à 65, a signalé le ministre associé de la Défense nationale.

M. Fantino a affirmé que le dossier était toujours à l'étude et qu'il restait du temps, d'ici 2013, pour en venir à une décision finale.

Le lieutenant-général André Deschamps a reconnu que le nombre de 65 était «sujet à l'étude», mais il a prévenu qu'il pourrait être difficile, pour l'Aviation royale canadienne, de remplir certaines missions «si le nombre de chasseurs furtifs change considérablement».

Le gouvernement Harper s'est engagé à commander 65 F-35 en juin 2010, mais la livraison du premier appareil n'est pas attendue avant 2016.