L'ancien ministre et analyste financier Daniel Paillé a officiellement annoncé mardi qu'il se lançait dans la course à la direction du Bloc québécois. Après Maria Mourani et Jean-François Fortin, c'est le troisième candidat à convoiter le siège laissé vacant par le départ de Gilles Duceppe à la suite de la dégelée infligée à son parti au dernier scrutin fédéral.

M. Paillé avait déjà fait savoir qu'il songeait sérieusement à poser sa candidature. Il a finalement confirmé ses intentions mardi soir, devant militants et journalistes dans un restaurant d'Hochelaga-Maisonneuve, son ancienne circonscription.

«Ce n'est pas parce qu'on a eu une volée que l'on va plier bagage. Oui, on a été frappés, oui, on a été blessés, mais nous sommes forts», a-t-il déclaré dans un discours adressé à ses troupes.

«Le Bloc doit redevenir un parti populaire, il doit redevenir le parti des Québécois, a-t-il ajouté. On a manqué notre coup la dernière fois. C'est donc notre travail d'aller rechercher la confiance des Québécois, de livrer ce qu'ils nous demandent de livrer.»

Contrairement à Mme Mourani et M. Fortin, Daniel Paillé n'a pas été réélu lors des dernières élections. Il affirme que s'il est élu chef, il ne tentera pas de provoquer une élection partielle ou de prendre la place de l'un des quatre députés du Bloc qui siègent à la Chambre de communes. Il affirme qu'il se concentrera plutôt sur le travail «de terrain» et sur le resserrement des finances du parti.

Il pense par ailleurs que les Québécois seront bientôt désenchantés par le Nouveau Parti démocratique (NPD).

«Le NPD, ce n'est pas tant les candidats ou le programme qui a plu aux Québécois. Le 2 mai, les Québécois ont été charmés par un leader exceptionnel. Par quelqu'un qui disait: «Voici la politique autrement». Son décès tragique a fait en sorte que l'on ne saura jamais comment il aurait fait, mais il y a des leçons à tirer de cela. Les Québécois ont essayé autre chose, mais cette autre chose, c'est un parti canadien, fédéraliste et centralisateur... Ça ne nous ressemble pas.»

Maria Mourani et Jean-François Fortin ont réagi positivement à l'arrivée de M. Paillé dans la course à la direction du Bloc. «Je pense que ça démontre que le parti est bien vivant. J'espère que l'on va avoir un bon débat d'idées», a affirmé mardi M. Fortin au cours d'une entrevue téléphonique.

Lors d'une rencontre à Ottawa, mercredi dernier, M. Paillé a offert à M. Fortin de se rallier à son équipe, mais M. Fortin a refusé.

De son côté, Mme Mourani a rappelé qu'elle souhaitait donner une plus grande place à l'aile jeunesse du Bloc et qu'elle appellerait les militants bloquistes à voter pour le candidat souverainiste de leur choix aux élections provinciales plutôt que de se positionner en faveur du PQ. Elle a ajouté qu'il était plus logique d'élire un chef qui siège à la Chambre des communes.