Le premier ministre Stephen Harper courtise les chefs d'entreprises brésiliens, affirmant qu'il veut que les relations soient plus «amicales» lorsqu'il s'agit de commerce.

«Trop d'herbe pousse dans les fissures de la route qui relie nos deux grands pays. L'heure est venue pour plus d'ambition», a déclaré le premier ministre lors d'une allocution prononcée à Sao Paulo, le centre financier du pays.

«C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. Car bien que le Brésil soit le plus important partenaire commercial du Canada en Amérique du Sud, nos deux pays n'ont fait affaire ensemble que pour six milliards de dollars l'an dernier, même s'ils ont un produit intérieur brut combiné de près de quatre billions de dollars» (4000 milliards), a précisé le premier ministre.

M. Harper a relevé que ce «modeste chiffre» constituait cependant une augmentation de 40 pour cent par rapport à l'année précédente, et que les investissements bilatéraux ont atteint 23 milliards $ en 2010, pendant qu'environ 400 entreprises canadiennes sont présentes au Brésil.

«Malgré cela, lorsque vous faites les calculs, les échanges commerciaux de marchandises constituent toujours à peine plus d'un dixième d'un pour cent de notre produit intérieur brut combiné. Pour deux pays amis, je crois qu'on pourrait être plus amicaux que cela», a ajouté M. Harper.

Plus tôt, lors d'une table ronde avec des chefs d'entreprises canadiens et brésiliens, Stephen Harper a déclaré que les décideurs politiques et les dirigeants d'entreprises accordent trop d'importance aux marchés boursiers. Il a affirmé que bien que la volatilité des marchés ne soit pas sans conséquences, celles-ci ne devraient pas être exagérées.

«On met trop l'accent sur ce genre de choses», a lancé le premier ministre Harper, économiste de formation. «Vous savez, c'est beaucoup trop facile de se concentrer sur les billions qui semblent être gagnés et perdus avec les mouvements des marchés.»

Il a ajouté que les décideurs politiques et les dirigeants d'entreprises devraient plutôt se concentrer sur les «données fondamentales» et sur «une stratégie claire et à long terme pour créer des emplois et de la richesse».

«Ce qui importe vraiment, c'est ce que nous faisons ici: s'occuper des opportunités à moyen et à long termes pour créer de la richesse, des échanges commerciaux, des entreprises et des emplois (...) C'est ce qui est important», estime le premier ministre.

«C'est ce que nous faisons, c'est ce que nous faisons ici aujourd'hui et c'est ce qu'on va continuer à faire, malgré tout le bruit qui retentit au sujet des marchés internationaux.»

Les marchés boursiers ont été déchirés alors que la peur augmente en raison de la crise de la dette des États-Unis et de celle de l'Europe. Les Canadiens ont vu la valeur de leurs investissements fondre de quelques milliards de dollars.

Mais la Bourse de Toronto a rebondi mardi, alors que les investisseurs ont ramassé les actions qui avaient été jetées au tapis par plusieurs plongeons, qui avaient amené le TSX à son plus bas niveau en un an.

M. Harper a aussi annoncé mardi la nomination du dirigeant de la Banque Scotia, Rick Waugh, au poste de coprésident canadien du nouveau Forum des gens d'affaires du Canada et du Brésil. Son homologue brésilien sera Murilo Ferreira, qui est le président-directeur général de Vale S.A.

M. Waugh a affirmé partager l'avis de Stephen Harper sur les hauts et les bas des marchés boursiers. «Nous ne sommes pas une île, mais si on continue sur notre lancée (...) on va surmonter la tempête et on va bien s'en sortir», a-t-il estimé.

Cette initiative au Brésil s'inscrit dans la volonté du chef du gouvernement du Canada de développer davantage de liens économiques avec des pays du Mercosur.

Lundi, à Brasilia, M. Harper et la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, ont annoncé des accords sur le transport aérien et la sécurité sociale. Les deux pays se sont aussi entendus sur la coopération olympique et l'efficacité de l'aide au développement international.

Le voyage de Stephen Harper le mènera aussi en Colombie, avec lequel le Canada a signé un accord de libre-échange, au Costa Rica et au Honduras.