Une préposée à l'entretien ménager qui soutient avoir été payée au noir pour travailler à la résidence du premier ministre du Canada n'a pas participé à sa propre conférence de presse, convoquée mercredi matin.Une préposée à l'entretien ménager d'origine somalienne qui soutient avoir été payée au noir pour travailler à la résidence du premier ministre du Canada n'a pas participé à sa propre conférence de presse, convoquée mercredi matin.

«Je demande au gouvernement de protéger les travailleurs qui, comme moi, travaillent dans les édifices publics», affirme Zahra Bulle dans une déclaration écrite, lue à la conférence de presse.

Selon une porte-parole d'un syndicat nord-américain qui représente les travailleurs du secteur des services, Mme Bulle a reçu un appel téléphonique de son employeur mardi soir et a eu peur de se présenter devant les journalistes le lendemain à Ottawa.

Cette mère monoparentale de quatre enfants a affirmé à La Presse Canadienne qu'elle travaillait pour l'entreprise Cleanmatters Janitorial Services en novembre dernier lorsqu'elle a accepté d'arrondir ses fins de mois en allant travailler au 24 Promenade Sussex.

Elle a ajouté qu'en travaillant à la résidence du premier ministre et dans un autre édifice gouvernemental, elle avait accumulé plus de 50 heures de labeur en une semaine. Elle aurait été payée en argent comptant, mais sans être rémunérée pour ses heures supplémentaires.

Mme Bulle et d'autres travailleurs ont aussi affirmé qu'ils ont été menacés de mise à pied par un superviseur s'ils voulaient se joindre au Syndicat international des employés de service.

Le propriétaire de Cleanmatters soutient quant à lui qu'aucun de ses employés n'a été payé en argent comptant et qu'il ne s'était jamais opposé à ce que ses employés adhèrent à un syndicat.

«Ils parlent aux médias pour faire pression sur moi afin que je perde mon calme», a-t-il affirmé. «Il y a des façons de le faire et je suis certain qu'éventuellement, ils vont y arriver. Je n'ai pas de problème avec la syndicalisation, mais je ne peux pas faire la promotion du syndicat.»

Gus Zygoumis plaide aussi que son entreprise a un contrat pour nettoyer le poste de garde de la Gendarmerie royale du Canada, mais pas pour la résidence du premier ministre comme telle.

Zahra Bulle a pourtant affirmé n'avoir jamais fait le ménage au poste de garde, mais avoir travaillé directement dans la résidence du 24 Promenade Sussex.

Le syndicat nord-américain qui représente les travailleurs du secteur des services a déposé une plainte à la Commission des relations de travail de l'Ontario et au ministère fédéral des Ressources humaines.

Nina Chiarelli, directrice des communications par intérim du premier ministre, a indiqué qu'elle s'attendait à ce que les fonctionnaires du ministère des Travaux publics mettent en oeuvre les actions nécessaires pour répondre à la plainte.

Rien n'indique que Stephen Harper ou son entourage était au courant de cette situation.

Zahra Bulle a émigré au Canada il y a une décennie. Elle est employée par Cleanmatters depuis sept ans. Elle est rémunérée au salaire minimum et est présentement en charge du nettoyage de sept étages d'un édifice occupé par le ministère fédéral des Ressources naturelles.