Les rumeurs de déclenchement des élections dès cette semaine sont persistantes à Ottawa, mais le chef libéral Michael Ignatieff tient à calmer le jeu.

Le premier ministre Stephen Harper pourrait décider de dissoudre la Chambre dans les prochains jours, pour ainsi éviter que sa ministre Bev Oda comparaisse en comité pour outrage au Parlement. Il préfèrerait ainsi partir en campagne du bon pied et s'éviter les trois jours cette semaine où un comité parlementaire doit se pencher sur les blâmes.

En tournée à Québec, lundi, Michael Ignatieff a soutenu néanmoins que la voie du scrutin n'est pas encore inévitable.

«Rien n'est inévitable dans la vie et dans la politique, a-t-il répondu aux journalistes en riant. Moi, je ne cherche pas d'élections. Ce que je cherche à offrir aux Canadiens, c'est une solution claire à quatre ans de gaspillage de M. Harper. (...) Les Canadiens ont droit à un choix clair et c'est que je vais offrir aux élections.»

Pour dissiper tout doute et éviter de porter l'odieux du déclenchement d'un scrutin, il a réitéré que la décision est entre les mains du premier ministre.

«Nous sommes prêts pour une élection, c'est pour ça que je fais des tournées, j'aime tout ça, mais c'est à M. Harper de prendre la décision, si nous aurons des élections oui ou non.»

Dimanche, à Matane, M. Ignatieff n'avait pourtant pas exclu de tenir un vote de défiance en Chambre le 21 mars, avant le dépôt du budget, qui est prévu le lendemain.

Toutefois, avant d'en appeler à un vote de défiance, le chef libéral attend de voir comment le gouvernement répondra aux deux blâmes formulés par le président de la Chambre, concernant notamment l'outrage au Parlement commis par la ministre Bev Oda.