Les étudiants du Québec ont une fois de plus uni leur voix à celle du Bloc québécois pour appuyer un projet de loi visant à encourager les jeunes à retrouver les régions une fois leurs études terminées.

Le projet de loi du Bloc, adopté par la Chambre des communes en mai dernier, propose d'accorder un crédit d'impôt à tout nouveau diplômé qui s'installe en région.

Une mesure qui permettrait de contrer l'exode des jeunes et un exode des cerveaux, a plaidé le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, lundi.

Le Bloc québécois, appuyé de députés libéraux et néo-démocrates, argue que sa proposition pourrait aider à remédier à deux problèmes qui affectent les régions rurales en déclin démographique et économique: soit l'exode des jeunes et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.

L'opposition et la FECQ dénoncent que le projet de loi C-288 soit retenu au Sénat depuis son adoption par les députés le printemps dernier.

Selon le bloquiste Robert Bouchard, les conservateurs se contenteraient de maintenir le projet de loi en vie, mais ils se gardent bien d'en faire plus et de l'adopter, même si les partis d'opposition ont voté en sa faveur à l'unanimité aux Communes.

«Il faut plus que ça», a-t-il sommé.

«C'est un détournement de démocratie. Le régime (du premier ministre Stephen) Harper essaie d'utiliser leur majorité au Sénat pour contrer leur minorité à la Chambre des communes», a quant à lui accusé le libéral Pablo Rodriguez.

Les conservateurs détiennent depuis quelques mois une majorité à la Chambre haute.

À deux semaines d'un possible déclenchement d'élections fédérales, les associations étudiantes souhaitent que le gouvernement conservateur - dont les députés s'étaient tous opposés au projet de loi au moment de voter - accélère la cadence pour assurer l'adoption de la proposition, ou encore qu'il l'inclue carrément à son budget, qui sera déposé le 22 mars.

«Rien n'est impossible», a estimé, optimiste, le président de la FECQ, en point de presse avec des députés des trois partis de l'opposition.

Léo Bureau-Blouin a d'ailleurs dénoncé le fait que le Parti conservateur se vante de défendre les régions, dans sa plus récente offensive publicitaire au Québec, et qu'il tarde en revanche à les défendre en approuvant le projet de loi.

Dans une série de publicités lancées au pays, mi-janvier, le Parti conservateur se vante de défendre «les intérêts des Québécois de toutes les régions» et clôt ses messages avec le slogan «Notre région au pouvoir».

«Ça montre que ce message qu'il (le Parti conservateur) essaie de mettre partout au Canada - à l'Ouest, au Québec - qu'il représente les régions, bien c'est faux. Quand on voit ce type d'actions, en n'appuyant pas ce type de projet de loi et cette vision, vraiment on est contre le développement des régions», a déploré la néo-démocrate Niki Ashton, qui représente le comté rural de Churchill, au Manitoba.

Le bloquiste Robert Bouchard a pour sa part déploré «un entêtement idéologique» des troupes conservatrices de Stephen Harper.

La FECQ devait être jointe de sa grande soeur, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), mais son président a été coincé à Montréal par la tempête de neige.