La création d'emplois pourrait bien être un thème important de la prochaine campagne électorale fédérale qui se dessine à Ottawa.

Les deux fronts semblaient s'établir, mercredi, alors que les conservateurs et les libéraux s'affrontaient à propos des conséquences d'une réduction des impôts des entreprises et de la meilleure façon de créer des emplois au pays.

Le débat a même dépassé le cercle des politiciens, des leaders du monde des affaires exprimant leur soutien au programme conservateur d'allégements fiscaux, alors que des syndicats se sont plutôt rangés derrière les libéraux, qui souhaitent annuler les précédentes diminutions.

Ces rixes pré-électorales sont survenues alors que les rumeurs entourant une possible défaite du gouvernement conservateur lors du vote sur son budget s'intensifiaient.

Celui-ci sera présenté en mars prochain.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, et d'autres collègues se promenaient un peu partout au pays, mercredi, afin de vanter les mérites des «allégements fiscaux pour les entreprises canadiennes créatrices d'emplois».

«Nous gardons les impôts peu élevés pour permettre aux entreprises de créer des emplois pour les travailleurs canadiens et faire croître notre économie», a expliqué le président du Conseil du Trésor, Stockwell Day.

Lui et ses collègues s'en sont pris, au passage, aux promesses du leader libéral, Michael Ignatieff, qui s'est engagé à annuler les réductions d'impôts déjà consenties par le gouvernement Harper aux entreprises.

Michael Ignatieff soutient que sa mesure permettrait au Trésor fédéral d'amasser environ 6,0 milliards $, des sommes qu'il investirait ensuite dans les secteurs de l'éducation, de la formation professionnelle, des services à la famille et des pensions de retraite.

«La meilleure façon de stimuler l'économie, c'est d'aider la classe moyenne canadienne, la famille ordinaire canadienne. Nous croyons que ce serait une meilleure solution que des cadeaux aux entreprises les plus rentables du Canada», a-t-il lancé.

Les libéraux avaient d'abord appuyé le plan conservateur de réduction des impôts aux entreprises à 15 pour cent en 2012. Mais Michael Ignatieff soutient maintenant que cette idée n'était logique que lorsqu'Ottawa enregistrait des surplus et que le gouvernement ne peut plus offrir de cadeaux à des entreprises profitables qui jouissent déjà d'un des régimes fiscaux les plus avantageux sur la planète.

Le chef libéral affirme que la création d'emplois passe par un plus grand accès à l'éducation, et non par des baisses d'impôts qui ne profitent qu'aux grandes entreprises.

Le Parti conservateur peut compter sur l'appui du président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, qui a estimé mercredi que l'annulation des baisses d'impôts pour les sociétés porterait un très dur coup à l'économie canadienne.