Le ministre fédéral de l'Environnement appuie son homologue provincial albertain en ce qui concerne les inquiétudes voulant que les sables bitumineux de l'Alberta contaminent l'eau et le sol de la région.

Jim Prentice a déclaré mardi que les scientifiques fédéraux l'assuraient que tous les contaminants, tels que le plomb ou le mercure, se retrouvaient dans la rivière Athabasca en vertu de phénomènes naturels, et ne sont pas attribuables à l'industrie.

«La présence de tout contaminant dans la rivière Athabasca est naturelle et rien ne prouve qu'ils arrivent dans la rivière en provenance des étangs», a dit le ministre depuis Saint-Jean-sur-Richelieu, où il suit en ce moment des cours de français.

«C'est ce que les scientifiques fédéraux m'ont toujours affirmé en tant que ministre.»

Lundi, l'écologiste de l'Université de l'Alberta David Schindler a publié une étude prouvant que les métaux lourds comme le plomb et le mercure qui s'échappaient des mines de sables bitumineux se retrouvaient non seulement dans l'air et dans l'eau du nord de l'Alberta.

D'ailleurs, dans certains secteurs de la rivière Athabasca, la concentration de plomb, de mercure et d'autres métaux est déjà supérieure aux seuils jugés dangereux pour la pratique de la pêche, selon le chercheur.

L'étude s'attaque aussi au contrôle environnemental exercé dans la province. M. Schindler a affirmé que les conclusions de son document de travail justifiaient l'intensification de la présence du gouvernement fédéral afin de suivre de près l'industrie des sables bitumineux.

Le porte-parole libéral en matière d'environnement David McGuinty, qui se trouvait au caucus libéral de Baddeck en Nouvelle-Écosse, a abondé dans le même sens.

«Le gouvernement fédéral a le devoir d'exercer sa responsabilité constitutionnelle exclusive et de faire appliquer ses standards environnementaux existants», a-t-il affirmé.

David McGuinty a également invité le ministre Prentice à «(...) faire son travail».

Mais Jim Prentice a déclaré qu'Ottawa avait déjà accru sa surveillance des sables bitumineux et que des sommes d'argent du fédéral avaient été investies afin d'augmenter le contrôle des eaux souterraines de la région.

De plus, a-t-il ajouté, Environnement Canada a contribué financièrement à l'achat d'une technologie présentement en place à l'Université de la Saskatchewan qui aidera les scientifiques à détecter les traces des polluants retrouvés dans l'atmosphère et dans l'eau afin de déterminer s'ils proviennent des mines de sables bitumineux.

M. Prentice a reconnu que la question de la pollution de l'air et de l'eau avait un impact sur les relations entre les provinces, mais qu'elle était de juridiction fédérale. Il n'est toutefois pas allé jusqu'à annoncer qu'Ottawa agirait plus fermement.

Les membres du gouvernement conservateur albertain n'ont pas encore réagi à ce rapport.

Quant au premier ministre Ed Stelmach, il est demeuré silencieux en déambulant devant les journalistes à l'issue de la cérémonie d'ouverture d'une nouvelle usine de biocarburant à Edmonton mardi.