Le ministère fédéral de l'Industrie entend resserrer les règles auxquelles doivent se plier les entreprises de déménagement, à la suite d'un déluge de plaintes faites par des consommateurs affirmant avoir été floués par des déménageurs sans scrupules.

Armés d'un téléphone cellulaire et de petites annonces sur des sites Web tels que Kijiji ou Craigslist, des escrocs font leurs proies de Canadiens à la recherche de services de déménagement à bon prix, selon le ministère.

«Les plaintes portent notamment sur des meubles gardés en otages à destination jusqu'à ce que les consommateurs consentent à payer davantage que l'estimation initiale, ou encore sur l'ajout de frais cachés relatifs à l'emballage, entre autres», est-il écrit dans un document interne.

«Dans certains cas, les objets personnels ne sont pas livrés, mais se retrouvent dans des entrepôts. Les consommateurs dans ce marché sont particulièrement vulnérables face à de telles pratiques en raison de la possibilité pour les déménageurs de confisquer ou de mettre à rançon leurs possessions.»

Le Comité des mesures en matière de consommation (CMC), organisme composé d'un représentant de l'administration fédérale et d'un représentant de chaque province et territoire, a lancé en juillet dernier un projet afin de mieux superviser le secteur du déménagement de particuliers en analysant les plaintes formulées par des consommateurs.

Les travaux de ce comité n'en sont qu'à leurs débuts, de sorte qu'aucune conclusion ne peut en être tirée pour le moment, selon Michael Hammond, porte-parole du ministère de l'Industrie.

La réglementation du secteur du déménagement relève largement des provinces. Huit d'entre elles comptent une législation sur le trafic routier régissant le transport des biens ménagers, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador étant les deux exceptions.

À l'instar du gouvernement fédéral, plusieurs provinces ont en place des lois visant à protéger les consommateurs.

Toutefois, des joueurs de l'industrie contactés par le CMC ces derniers mois affirment que les responsables fédéraux veulent mettre un terme au travail de colmatage actuel des législations en harmonisant les lois, les réglementations et les pratiques en vigueur à la grandeur du pays.

Le recensement canadien de 2006 a permis de constater que 1,2 million de ménages avaient déménagé lors des cinq années précédentes. Selon certaines estimations, les Canadiens changent d'adresse en moyenne 13 fois durant leur vie.

Selon le Conseil canadien des bureaux d'éthique commerciale (CCBBB), les plaintes au sujet de déménageurs venaient au septième rang du classement des 10 plus grandes sources de mécontentement des consommateurs en 2009.

Un peu plus de la moitié des 636 plaintes formelles faites l'an dernier contre des entreprises de déménagement ont donné lieu à un règlement.