Un ancien diplomate canadien qui avait prévenu le gouvernement fédéral dès 2006 que les prisonniers afghans couraient le risque d'être torturés pourra finalement témoigner devant la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire.

Le gouvernement fédéral a levé, vendredi, l'un des obstacles qui empêchait ce témoin-clé de participer aux travaux de la commission.

Des avocats du ministère de la Justice avaient empêché Richard Colvin de témoigner devant la commission en essayant de faire retirer son nom de la liste des témoins assignés à comparaître lors des audiences publiques. Ils sont revenus sur leur décision vendredi.

Le premier ministre Stephen Harper a quant à lui affirmé au cours de la journée qu'il n'a jamais vu «à l'époque» les rapports de Richard Colvin, qui avaient cependant été largement distribués au sein des ministères des Affaires étrangères et de la Défense. Ils ont également circulé au sein de l'état-major militaire en Afghanistan et à Ottawa.

Les avocats du gouvernement ainsi que des ministres insistaient pour dire que M. Colvin ne détenait aucune information pertinente pour le mandat étroit de la commission. La Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire doit enquêter sur ce que les policiers militaires canadiens savaient - ou auraient dû savoir - sur la torture possible de prisonniers afghans une fois remis par les militaires canadiens aux autorités locales.

Mais plusieurs avocats impliqués dans l'affaire ont indiqué que l'objection a été levée après que M. Colvin ait présenté une déclaration sous serment devant la commission, plus tôt cette semaine.

Il soutient dans ce document qu'il avait prévenu le gouvernement fédéral, dès 2006, que les prisonniers afghans couraient le risque d'être torturés.