Le ministre de la Justice a réintroduit jeudi matin deux mesures antiterrorisme qui avaient soulevé de nombreux débats au Parlement avant les dernières élections.

L'une de ces mesures, qui avaient été adoptées par le gouvernement libéral dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, permet aux policiers de détenir sans mandat et pendant trois jours des individus si l'on juge que cela est suffisant pour empêcher un acte terroriste. L'autre jette le cadre d'audiences d'investigations, sortes d'interrogatoires à huis-clos devant un tribunal.

Ces mesures sont arrivées à échéance il y a deux ans et n'ont pas été adoptées avant le déclenchement des dernières élections générales par le premier ministre Stephen Harper, en septembre dernier.

« Les personnes chargées de faire respecter la loi devraient avoir tous les outils nécessaires pour protéger les Canadiens contre des actes de terrorisme », a indiqué à La Presse le ministre de la Justice, Rob Nicholson.

Il a rappelé que le Sénat à majorité libérale avait accepté de faire passer le projet de loi il y a quelques mois, moyennant quelques changements. « C'est le même projet de loi que nous avons devant le Parlement », a-t-il affirmé.

M. Nicholson a précisé que des balises avaient été incluses dans le projet pour protéger la population contre les abus que de tels pouvoirs pourraient entraîner. Il a cité en exemple l'exigence d'obtenir l'approbation du procureur général du Canada ou d'une province avant d'engager ces procédures et la représentation du suspect par un avocat.

« Nous sommes déterminés à protéger la sécurité nationale mais, en même temps, nous protégerons les droits et libertés de tous les Canadiens », a-t-il déclaré.