Prenant exemple sur nombre de gouvernements dans le monde, les conservateurs de Stephen Harper promettent d'investir 7 milliards de dollars dans les infrastructures au cours des deux prochaines années, afin de relancer l'économie et de contrer la récession.

Le ministre des Transports et des Infrastructures, John Baird, a convoqué la presse, hier, pour présenter trois mesures visant à «avoir des pelles dans la terre le plus vite possible».

Quatre milliards seront investis pour aider les provinces et municipalités à exécuter des projets qui sont déjà prêts; deux milliards pour la réparation et l'entretien des universités et collèges; et un milliard pour un fonds consacré aux infrastructures vertes. Les mesures seront détaillées dans le budget présenté aujourd'hui, mais, déjà, le ministre insiste que les municipalités auront à contribuer au financement des projets.

La priorité du gouvernement ira aux infrastructures qui peuvent être réalisées en 2009 ou 2010, a dit le ministre en conférence de presse. De plus, M. Baird promet que la «paperasse» sera réduite pour que les projets aillent de l'avant plus rapidement.

«C'est obligatoire de protéger l'environnement, mais est-ce vraiment obligatoire de faire deux évaluations environnementales pour chaque projet?» a-t-il cité en exemple d'allègement bureaucratique.

Les libéraux sceptiques

Le critique libéral en matière d'infrastructures, Gérard Kennedy, a appelé les Canadiens à rester très sceptiques face aux promesses conservatrices.

«Peut-on croire M. Harper lorsqu'il dit qu'il a finalement compris qu'il fallait stimuler l'économie?» a lancé M. Kennedy, qui qualifie le bilan conservateur en dépenses d'infrastructures d'«exécrable».

«M. Baird parle d'un plan d'action, mais son gouvernement a un bilan d'inaction assez incroyable, que les Canadiens devront prendre en considération», a-t-il ajouté.

2 milliards envolés

Selon les libéraux, entre 2 et 3,5 milliards de fonds publics prévus pour des projets d'infrastructures ne sont plus disponibles, faute de les avoir dépensés à temps.

«C'est 2 milliards de perdus en incompétence et bris de confiance. De l'argent qu'ils avaient dit qu'ils dépenseraient, mais qu'ils n'ont pas dépensé», a souligné M. Kennedy, ajoutant que, pour les projets de Chantiers Canada, annoncés en grande pompe depuis 2007, 80% des sommes promises n'ont toujours pas été dépensées.

Le président de la Fédération canadienne des municipalités, Jean Perrault, s'est pour sa part dit encouragé par l'annonce du ministre Baird, mais attend avec impatience que soient dévoilées, aujourd'hui en théorie, les conditions et modalités des 4 milliards promis aux provinces, territoires et municipalités.