Stephen Harper et Barack Obama ont eu hier matin leur première conversation téléphonique depuis la prestation de serment du nouveau président américain. Le bureau du premier ministre a précisé par voie de communiqué que les deux chefs d'État avaient notamment discuté de la visite que doit faire M. Obama au Canada da ns quelques semaines.

Ils ont aussi abordé d'autres sujets, dont la situation économique, les difficultés de l'industrie automobile, l'environnement, l'énergie ainsi que des dossiers internationaux, dont l'Afghanistan. On peut penser que Barack Obama a été tenté de sonder les intentions du Canada face à l'Afghanistan: le président américain compte s'engager davantage dans cette guerre plutôt qu'en Irak dans les années à venir. Stephen Harper, en revanche, a indiqué lors de la dernière campagne électorale qu'il mettrait fin en 2011 à la mission canadienne en Afghanistan. Dans une série d'entrevues faites cette semaine, le premier ministre a renchéri en disant qu'il ne comptait pas changer sa décision, même si M. Obama lui en faisait la demande. «Je n'envisage pas cette éventualité à l'heure actuelle. Je crois qu'il est important de maintenir ses propres objectifs. Et franchement, la principale priorité est actuellement l'économie», at-il dit à une journaliste de Sun Media.

 

C'était la deuxième fois que les deux hommes se parlaient par téléphone depuis l'élection du nouveau président, le 4 novembre. C'était la première fois, par contre, qu'ils avaient l'occasion de le faire depuis l'annonce de la visite de M. Obama, qui a été bien accueillie de ce côté-ci de la frontière la décision de George W. Bush, qui avait réservé au Mexique sa première visite à l'étranger après son élection, en avait déçu plusieurs.

La première visite

Par ailleurs, autant la relation de Stephen Harper et de George Bush était devenue un sujet délicat pour le gouvernement conservateur, autant le premier ministre n'hésite pas ces jours-ci à afficher sa relation avec le populaire président des États-Unis. C'est son bureau qui, il y a deux semaines, avait fièrement annoncé que Barack Obama ferait sa première visite à l'étranger au Canada. Hier, les journalistes ont reçu la photo d'un M. Harper décontracté, souriant, bien calé dans son fauteuil de bureau, en train de discuter avec son homologue américain. Des critiques ont néanmoins invité Stephen Harper à s'inspirer davantage de ce dernier. «La prestation de serment du président Obama nous montre comment un seul homme peut rassembler des millions de personnes et rétablir la confiance des citoyens dans l'appareil politique. Nous devons faire la même chose au Canada», a déclaré le chef de l'opposition officielle, Michael Ignatieff, dans un discours prononcé hier au Canadian Club de Toronto. «L'Association canadienne des journaux, l'Association canadienne des contribuables et la FIPA, un organisme voué à l'accès à l'information en Colombie-Britannique, incitent le premier ministre Harper à suivre l'exemple du président américain Barack Obama et à agir immédiatement pour retirer les barrières à l'accès à l'information concernant les décisions de son gouvernement», ont pour leur part lancé ces organismes dans un communiqué de presse diffusé en fin de journée.