Le Nouveau Parti démocratique soutient avoir mis la main sur un mémo du gouvernement qui laisse croire que les conservateurs souhaitent affaiblir la réglementation fédérale en matière d'environnement.

Les néo-démocrates affirment que le mémo fait état du projet d'éliminer les études d'impacts environnementaux pour tout projet mené sur des terres fédérales ou ayant recours à des fonds fédéraux, ou pour tout projet fédéral d'infrastructure dont le budget est inférieur à 10 millions $.

Ottawa souhaiterait également pouvoir soustraire un projet de développement à toute étude fédérale d'impact environnemental si un gouvernement provincial en faisait la demande.

Selon le NPD et des groupes environnementaux, ces changements modifieraient considérablement la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, adoptée par le gouvernement conservateur de Brian Mulroney en 1992.

Les néo-démocrates soutiennent que le gouvernement de Stephen Harper utilise la crise économique - et la volonté d'accélérer les investissements en infrastructures - comme prétexte pour affaiblir les normes environnementales.

«Le message est clair. Le gouvernement Harper tente de faire valoir qu'il est impossible d'allier développement économique et protection de l'environnement. Ce qui est tout simplement faux», a déclaré la porte-parole du NPD en environnement, Linda Duncan.

Le mémo, qui a été envoyé aux médias dans un courriel anonyme, fait valoir que les mesures aideraient à accélérer la cadence des projets de construction en temps de crise économique.

Le gouvernement fédéral s'est déjà engagé à investir 33 milliards $ en infrastructures sur sept ans, et ce montant pourrait être bonifié dans le budget qui doit être déposé mardi prochain.

Le ministre fédéral des Transports, John Baird, a dit que les gouvernements fédéral et provinciaux devraient éviter une multiplication des réglementations environnementales, car un tel dédoublement gruge du temps précieux et présente des avantages incertains.

Une porte-parole de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale a rejeté jeudi l'assertion selon laquelle le gouvernement conservateur abandonnerait toute forme de réglementation. Mais Lucille Jamault n'a pas voulu commenter davantage les plans du gouvernement.