(Québec) Le gouvernement Legault a fait passer à 12,7 % en cinq ans son offre d’augmentations de salaire aux 600 000 employés de l’État. C’est insuffisant, a répliqué aussitôt le front commun, qui maintient le déclenchement de sept jours de grève consécutifs à partir de vendredi.

Québec a décidé de bonifier de 2,4 points de pourcentage sa proposition précédente déposée le 29 octobre. Les leaders syndicaux du front commun avaient qualifié de « dérisoire » et d’« insultante » cette proposition de 10,3 % en cinq ans qui était sur la table jusqu’ici. Ils considèrent que le gouvernement ne va pas encore assez loin avec sa nouvelle offre et feront une conférence de presse jeudi à 11 h, à Québec. C’est « insuffisant », a-t-on indiqué à La Presse.

Dans sa toute première offre déposée il y a un an, le gouvernement proposait 9 % sur la même période.

À 12,7 %, les hausses salariales correspondent aux prévisions de l’inflation pour 2023 et les quatre prochaines années, estime le gouvernement.

Dans sa nouvelle proposition, la part réservée aux « offres différenciées » pour certaines catégories de travailleurs est revue à la baisse de 3 % à 2,5 %. Elle sert entre autres à embaucher des aides à la classe, à bonifier la rémunération des travailleurs gagnant moins de 52 000 $ et à ajouter des primes pour pourvoir les quarts de travail défavorables dans le secteur de la santé.

Le montant forfaitaire de 1000 $ pour tous la première année reste intact, ce qui représente un coût équivalant à 1,5 % de la masse salariale.

L’offre globale représenterait ainsi une hausse de 16,7 % de la masse salariale plutôt que les 14,8 % annoncés dans la précédente proposition, si l’on tient compte du calcul utilisé par le gouvernement.

Québec a présenté sa nouvelle offre salariale au front commun (CSN, FTQ, CSQ et APTS) puis aux autres syndicats (FAE, FIQ, SPGQ et SFPQ) mercredi après-midi.

« Nous sommes déterminés à régler rapidement et nous invitons les syndicats à avancer avec nous. Maintenant, le travail doit se poursuivre aux tables », a affirmé la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, dans une déclaration écrite peu de temps après le dépôt patronal.

Quelques minutes plus tard, le front commun a signalé que la nouvelle offre est insuffisante.

« Les prévisions d’inflation actuelles étant de 18,1 % pour cette même période, cette offre aura toujours pour effet d’appauvrir les travailleuses et les travailleurs du secteur public », soutient-il en tenant compte de l’importante hausse du coût de la vie de 2022 contrairement au gouvernement. « Sans une clause garantissant la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial, il ne sera pas possible d’en arriver à une entente. »

Le front commun réclame des augmentations salariales atteignant environ 23 % * en trois ans, une demande présentée il y a un an.

  • 2023 : Indice des prix à la consommation (IPC) +2 %
  • 2024 : IPC + 3 %
  • 2025 : IPC + 4 %

Le front commun se réjouit néanmoins que le gouvernement ait « retiré ses attaques au régime de retraite ». C’est « une victoire pour les travailleuses et les travailleurs », dit-il.

Réunis à Laval, les délégués syndicaux de la FIQ ont rejeté à 99 % la nouvelle offre du gouvernement. La grève prévue du 11 au 14 décembre est maintenue.

*Cette estimation repose sur les données de l’IPC pour 2022 et les prévisions pour 2023 et 2024 publiées dans la mise à jour budgétaire du gouvernement