(Québec) Le gouvernement Legault bonifiera son offre salariale si les syndicats du réseau de la santé et de l’éducation jettent du lest sur les règles d’organisation du travail.

« Venez à la table des négociations. En échange de cette flexibilité, on est prêt à bonifier notre offre qui, pour l’instant, représente une offre de 14,8 %. On est prêt à la bonifier », a lancé le premier ministre François Legault lors d’une mêlée de presse jeudi à l’Assemblée nationale.

Cette déclaration survient alors que près de 600 000 travailleurs du secteur public sortent dans les rues pour réclamer de meilleures conditions de travail.

On ne commencera pas à mettre des chiffres ici, mais on est prêt à bonifier autant du côté des paramètres de base que du côté du sectoriel. Mais ce qui est primordial, c’est d’être capable d’aller chercher de la flexibilité pour enfin donner des services efficaces.

François Legault

Il estime que la négociation actuelle est « déterminante pour l’avenir du réseau de la santé et du réseau de l’éducation », et son gouvernement demande aux syndicats davantage de « flexibilité ».

Le droit individuel avant le droit syndical

Le ministre de la Santé Christian Dubé affirme que sa réforme ne pourra pas se faire sans ces concessions syndicales. « Notre personnel doit avoir le choix de faire ce qu’il veut faire au moment où il veut le faire. Ceux qui veulent faire des horaires de 12 heures, ils doivent pouvoir le faire. Ça ne doit pas être bloqué par le syndicat. S’ils veulent faire de la mobilité entre différents établissements, ils doivent pouvoir le faire », a lancé M. Dubé.

On doit changer le droit syndical pour un droit personnel.

Christian Dubé

Autre exemple donné par le gouvernement Legault : la nécessité de modifier la façon d’attribuer les classes aux enseignants. « Pour les enseignants, ça n’a pas de bon sens actuellement. Le choix des horaires se fait en août, alors que la rentrée est fin août, début septembre. Ça emmène un psychodrame chaque année où on commence en disant : il manque 8000 enseignants, 9000 enseignants, et une fois que tout est en place, ce chiffre est beaucoup réduit », a dit M. Legault.

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville affirme même qu’il s’agit de sa priorité. Il dit aux enseignants en grève de passer le message à leurs « chefs syndicaux qu’ils doivent nous revenir avec une contre-offre sur les enjeux de la négo. »

« On n’a pas eu encore de véritable contre-offre sur les enjeux majeurs de la négociation. Ce n’est pas des blagues. Je le dis d’emblée, ma priorité, je veux qu’on change les règles d’affectation des enseignants pour ne plus se retrouver avec des rentrées scolaires chaotiques », a-t-il dit.