(Québec) Les députés caquistes encaissaient le coup mercredi après la publication d’un sondage reléguant leur parti au deuxième rang dans la grande région de la capitale. Il garde la tête dans l’ensemble du Québec, mais perd quatre points. Certains attribuent la glissade au recul sur le troisième lien autoroutier, d’autres croient que le gouvernement doit tenir compte de cet avertissement de l’électorat sans « paniquer ».

Selon le coup de sonde de Léger diffusé dans les médias de Québecor, la Coalition avenir Québec (CAQ) dégringole de 14 points dans la grande région de Québec par rapport à février : il passe de 40 % à 26 %. Le Parti québécois (PQ) s’empare du trône, gagnant huit points à 28 %. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) est troisième et passe de 17 % à 23 %. Dans l’ensemble du Québec, la CAQ se maintient en première place à 36 %, en recul de quatre points. Le PQ grimpe d’autant de points et obtient un résultat de 22 %, devançant Québec solidaire (16 %), le Parti libéral du Québec (14 %) et le PCQ (10 %).

Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, convient que les deuxièmes semaines ont été « pleines de défis » et que les électeurs de la région sont déçus de l’abandon du troisième lien autoroutier.

« On a dit ouvertement qu’on comprenait qu’il y a des gens déçus, c’est normal », s’est limitée à dire la ministre des Transports, Geneviève Guilbault (Louis-Hébert). Sa collègue Martine Biron (Chutes-de-la-Chaudière) s’est contentée d’un cliché : « Un sondage, c’est comme une hirondelle, ça ne fait pas le printemps ».

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Martine Biron

Pour Luc Provençal (Beauce-Nord), la glissade de la CAQ était « prévisible ». « On va vivre avec, il n’y a pas de problème, dans le sens qu’on verra dans le temps si ça va perdurer ».

Mario Asselin (Vanier-Les Rivières) ne croit pas que la décision au sujet du troisième lien fasse mal à son parti. « Non, pas vraiment. C’est la vie […]. Je ne suis pas étonné parce que cinq ans ont passé, c’est normal qu’il y ait un peu de mouvement. C’est bien normal. »

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Mario Asselin

Le député de Montmorency, Jean-François Simard, a fait un rappel à son gouvernement : « il y a une chose qui est fondamentale en politique : c’est de ne jamais croire que les choses sont acquises ».

Pour l’élu dans Nicolet-Bécancour, Donald Martel, « Il faut être humble dans tout ça. Je pense que c’est une belle prise de conscience. Ça nous rappelle qu’il faut travailler encore plus fort. On a eu une semaine difficile la semaine dernière, c’est sûr. »

Le député d’Abitibi-Est et ex-ministre Pierre Dufour invite ses collègues à relativiser les choses. « Un sondage trois ans et demi avant une élection, je pense qu’il faut prendre ça relax. Bien, c’est un premier recul, il arrive des enjeux, à Québec avec le troisième lien. C’est sûr que ça a un impact. Il faut prendre ça à une juste mesure : trois ans et demi avant une prochaine élection, il faut revoir le tout, mais il ne faut quand même pas paniquer avec ça. »

Avec Fanny Lévesque