(Québec) Le Parti québécois (PQ) déclare qu’il est désormais « la deuxième force politique au Québec », alors qu’un nouveau sondage place à nouveau la formation politique dirigée par Paul St-Pierre Plamondon en deuxième position des intentions de vote à l’échelle provinciale.

Ce sondage, réalisé pour TVA entre le 28 avril et le 1er mai par la firme Léger, évalue l’impact de l’abandon par le gouvernement Legault du projet de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis dans l’opinion publique.

Dans la région métropolitaine de Québec, le recul de la CAQ est important : le parti de François Legault passe de 40 % dans les intentions de vote (résultats d’un sondage en février 2023) à 26 %. Il est désormais dépassé par le PQ, qui voit son score augmenter de 20 à 28 %.

« On n’est pas premier, mais on est sérieux et on est patients. […] La dernière fois que le Parti québécois était en avance dans la région de la capitale nationale, Noir Silence était en première place des palmarès », a déclaré avec humour le député péquiste Pascal Bérubé.

Le Parti conservateur d’Éric Duhaime profite lui aussi de l’abandon du troisième lien, voyant ses intentions de vote monter de 17 à 23 % dans la grande région de la capitale.

À l’échelle provinciale, la CAQ reste en première place des intentions de vote, à 36 %, mais elle perd 4 points de pourcentage comparativement au sondage de février. Le PQ reste en deuxième position, à 22 %, une augmentation pour sa part de 4 points de pourcentage.

« On peut déceler une tendance sur un an et je pense que ça parle du potentiel du Parti québécois », a dit le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon.

Les libéraux font du surplace 

Ce nouveau sondage Léger n’a rien de réjouissant pour le Parti libéral du Québec (PLQ), dont les intentions de vote font du surplace à l’échelle provinciale (14 %). André Fortin, que plusieurs voient comme un candidat potentiel pour succéder à l’ex-cheffe Dominique Anglade, prend des notes face aux succès du Parti québécois, selon ce qui est mesuré par les sondages.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

André Fortin

« Le Parti québécois […] a eu la chance de réfléchir à qui ils sont. Il a eu la chance de passer à travers des périodes difficiles où ils se sont questionnés, où ils ont eu des changements de direction évidents et aujourd’hui de se concentrer sur ce qu’ils ont identifié comme étant leur priorité. Une course à la chefferie va nous permettre de faire ça au Parti libéral et d’envoyer un message clair », a-t-il dit.

M. Fortin souhaite par ailleurs que les libéraux dévoilent les règles de la prochaine course à la direction du parti lors de leur conseil national, plus tard ce printemps. Alors que son parti a récemment créé un groupe de réflexion pour redéfinir ce qu’est un libéral en 2023, ce dernier présente déjà une réflexion sur le sujet.

« Je pense que le Parti libéral peut rebondir. Le Parti libéral, s’il transmet clairement ses valeurs, s’il parle de ses priorités, s’il a un mandat clair à offrir aux Québécois, il a une opportunité incontournable de rebondir », a-t-il affirmé.

De son côté, le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, dont la formation politique fait également du surplace dans les intentions de vote (elle est passée de 17 à 16 % de février au dernier coup de sonde), le prochain vrai test pour les partis politiques est en 2026, lors de l’élection.

« Ce que la saga du troisième lien nous apprend, c’est que de lancer des promesses en l’air est une mauvaise idée. Ce n’est pas juste une erreur politique, ce n’est pas bon pour la confiance que les gens devraient avoir dans les institutions politiques », a-t-il dit.