De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

Nous attendons vos questions

Pourquoi le gouvernement a-t-il pris telle décision ? Qu’est-ce qui explique cette stratégie de l’opposition ? Quelles conséquences aura le projet de loi débattu au Parlement ? À compter de la semaine prochaine, nos courriéristes parlementaires répondront dans cette rubrique à l’une de vos questions sur l’actualité de la dernière semaine politique.

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Bonne semaine

Pablo Rodriguez

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Pablo Rodriguez

On se demandait si c’était politiquement faisable. Dans son précédent mandat, le gouvernement Trudeau s’enlisait avec sa réforme du CRTC, qui devait forcer les géants numériques à financer et à promouvoir le contenu canadien et francophone. Les conservateurs n’y voyaient rien de moins qu’une attaque contre la liberté d’expression. Vu du Québec, c’était au contraire une nécessité pour protéger la diversité culturelle et rétablir l’équité entre les diffuseurs. Le nouveau responsable du dossier, Pablo Rodriguez, a piloté cette ambitieuse réforme, qui s’appuyait sur un rapport d’expert. Le travail n’est pas terminé. Le CRTC devra maintenant accoucher d’une réglementation pour appliquer cette loi. Mais c’est déjà un pas de géant. Et une victoire pour ceux qui croient que la culture n’est pas qu’une marchandise.

Dure semaine

Martine Biron

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Martine Biron

À voir l’intensité avec laquelle François Legault a plissé les lèvres, il ne devait pas être content du choix de métaphore de Martine Biron. La députée de Chutes-de-la-Chaudière a souhaité que sa région soit dédommagée pour l’abandon du troisième lien. « Quand on ne tient pas nos promesses, on dit aux gens : je vais te le rendre, je t’en dois une », a-t-elle lancé avec candeur. Depuis sa création, la CAQ se vante de ne pas être comme les « vieux partis » et de ne pas faire de renvois d’ascenseur en fonction de ses intérêts partisans. Et s’il y a une leçon à tirer de la saga de ce projet de tunnel, c’est justement que les choix en infrastructures devraient découler d’un processus rigoureux et impartial.

Paul Journet, La Presse

Citation de la semaine

Si demain matin il y avait une élection dans Camille-Laurin sans vol de dépliants du PQ, est-ce que le député de Camille-Laurin serait le député qui est ici devant nous aujourd’hui ?

François Legault, au Salon bleu, qui s’attaquait au chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. Ce dernier l’accusait de s’être fait élire dans la grande région de Québec sous de « fausses représentations » en raison du recul sur le troisième lien. L’opposition a reproché à M. Legault de faire de la petite politique. Ce dernier faisait allusion au retrait, en 2022, de la candidate de Québec solidaire dans Camille-Laurin, filmée en train de subtiliser un dépliant du PQ.

Chiffre de la semaine

600

Nombre de produits certifiés « Produits du Québec » sur les 100 000 offerts dans Le Panier bleu lancé par Québec en 2020. C’est peu, a reconnu le ministre Pierre Fitzgibbon. Seulement 246 marchands utilisent ce site transactionnel, sur 220 000 entreprises québécoises. Là aussi, c’est peu, a-t-il dit, promettant des correctifs.

L’arrière-ban

Le député libéral André Fortin revient à la charge avec un dossier qui lui tient à cœur : il a déposé pour la deuxième fois en quatre ans un projet de loi pour instaurer une présomption de consentement au don d’organes ou de tissus après le décès. « Si le projet de loi est adopté au Québec, le don d’organes et de tissus serait présumé au moment de votre décès. Il y aurait quand même des balises autour de ça. Si on voulait signifier le refus, on n’aurait qu’à signer la carte d’assurance maladie. Donc c’est exactement l’inverse du processus qui est en place en ce moment », a-t-il expliqué. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, croit que ce projet devrait être « prioritaire » et traité de façon non partisane comme l’aide médicale à mourir. Il a suggéré que le sujet soit étudié par les élus l’automne prochain. À suivre… d’autant qu’il est très rare qu’un texte législatif de l’opposition chemine ! Selon M. Fortin, une telle mesure a permis d’augmenter le nombre de dons d’organes de près de 40 % en Nouvelle-Écosse.

Un bébé transpartisan

Un exemple parfait de la conciliation travail-famille. En pleine étude des crédits, mercredi, la députée libérale Marwah Rizqy a pu compter sur l’appui de sa rivale caquiste Valérie Schmaltz, qui lui a spontanément offert de s’occuper de son bébé le temps qu’elle pose ses questions au ministre Simon Jolin-Barrette. Certains députés doivent avoir hâte qu’une halte-garderie ouvre ses portes au parlement, ce qui doit être fait au cours de la présente législature.

Que fait Charles III dans le projet de loi budgétaire ?

Le nouveau monarque se retrouve dans C-47, un projet de loi omnibus, qui vise à mettre en œuvre certaines mesures du dernier budget fédéral. Il n’en fallait pas plus pour que le Bloc québécois tente de relancer le débat sur la monarchie. « On trouve que c’est inapproprié et on a beau chercher très fort le lien entre le projet de loi budgétaire et cet élément, on ne le voit pas », a dénoncé le leader bloquiste en Chambre, Alain Therrien, en entrevue. Il a fait parvenir une lettre à son homologue libéral, Mark Holland, pour demander que la modification de la Loi sur les titres royaux fasse l’objet d’un projet de loi distinct. La demande a rapidement été refusée. Le gouvernement fait valoir qu’il s’agit d’un changement de nature administrative et non de prêter allégeance à « Charles Trois, par la grâce de Dieu, Roi du Canada et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth ».

Séparés à la naissance 

Calimero et Justin Trudeau

« C’est vraiment trop injuste », se lamentait constamment Calimero. Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a vu une similitude entre l’attitude victimiste du petit poussin et celle de Justin Trudeau. « Calimero ignorait tout. Tout se passait à son insu […] Maintenant que le premier ministre sait qu’il y a eu cinq sous-ministres dans son bureau avec la fondation qui porte le nom de son père, est-ce qu’il peut nous dire, Calimero, ce qui s’est dit dans son bureau ? », a-t-il balancé mardi lors de la période des questions. Le dirigeant bloquiste a été rappelé à l’ordre. « Se moquer l’un de l’autre, ce n’est pas parlementaire », a grondé le président de la Chambre, Anthony Rota.

Les chaussures du ministre Alghabra

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DU MINISTRE OMAR ALGHABRA

Le ministre Omar Alghabra ne sort jamais sans ses chaussures de sport, que ce soit en chambre ou lors d’une rencontre impromptue avec une mascotte !

Le ministre des Transports Omar Alghabra aime ses chaussures Adidas. Ce n’est pas qu’il s’en sert pour courir des marathons tous les deux mois. Il porte systématiquement ses Adidas avec son complet et sa cravate. Il en a une véritable collection, et de toutes les couleurs. Il en parle avec fierté, même quand le Parti conservateur se moque de lui. Les souliers noirs bien cirés ? Connais pas ! « C’est probablement psychologique. Quand j’étais enfant, j’ai toujours voulu avoir des espadrilles de ce genre. Mais on ne pouvait vraiment pas se le permettre. J’en avais une paire qui devait durer plusieurs années. Maintenant que je peux me les payer, je reprends le temps perdu ! », a confié le ministre cette semaine avant se rendre à la période des questions aux Communes.