(Ottawa) Jim Carr, un député libéral fédéral de Winnipeg et ancien ministre, est mort à l’âge de 71 ans.

Son collègue Kevin Lamoureux a demandé un moment de silence à la Chambre des communes, lundi, avant la période des questions. Les partis ont alors convenu de suspendre les travaux pour le reste de la journée.

M. Carr représentait la circonscription de Winnipeg–Centre-Sud pour les libéraux depuis 2015.

Il a été ministre des Ressources naturelles, puis ministre de la Diversification du commerce international entre 2015 et 2019.

En 2019, au lendemain de sa réélection en tant que député, il a été diagnostiqué avec le myélome multiple, un cancer du sang, et il a subi une greffe de cellules souches en 2020.

« Au cours des trois dernières années, il a combattu ces maladies avec bravoure et courage avec le soutien incroyable de son personnel, de ses collègues et de ses proches », a déclaré la famille de M. Carr dans un communiqué.

« En tant qu’élu dévoué, chef d’entreprise et leader communautaire au Manitoba pendant plus de 30 ans, Jim était aimé et respecté par tant de gens et nous savons qu’il nous manquera profondément. »

Les hommages ont afflué peu après l’annonce. Des amis, et même des adversaires, le décrivaient comme gentil.

« C’était un homme avec énormément de passion pour le pays, mais aussi avec une capacité de réflexion profonde sur les défis auxquels on fait face et comment on doit les résoudre ensemble », a commenté en français le premier ministre Justin Trudeau.

« C’était pour beaucoup de notre caucus une inspiration. Quelqu’un qui démontrait le pouvoir du service », a ajouté M. Trudeau.

Il a décrit son legs comme un héritage de service, une personne qui s’est « dévouée corps et âme » à sa région, mais aussi à tout son pays. M. Trudeau a dit que Jim Carr allait manquer en tant que leader, mais qu’il allait personnellement s’ennuyer d’un ami.

« C’était un homme honorable et gentil, résolument dévoué au service de son pays et de ses électeurs », a écrit sur Twitter le chef conservateur Pierre Poilievre.

Heather Stefanson, première ministre progressiste-conservatrice du Manitoba, se souvient d’avoir travaillé avec M. Carr sur de nombreux projets au fil des ans. « J’ai toujours admiré son engagement indéfectible envers l’amélioration de Winnipeg, du Manitoba et du Canada », a déclaré Mme Stefanson.

Jeff Kovalik-Plouffe, qui a géré certaines des campagnes électorales de M. Carr et travaillé avec lui en tant que conseiller pendant de nombreuses années, a dit que M. Carr se souciait davantage des résultats que de marquer des points politiques partisans.

« Il n’a pas pris de position ferme sur quoi que ce soit. Il écoutait les gens […] et voulait entendre différents points de vue avant de prendre des décisions », a raconté M. Kovalik-Plouffe en entrevue.

Il a assuré qu’il était « mille fois plus gentil, plus sage et respectueux » que ce qu’une personne pouvait espérer chez un collègue. « Il a compris que même si vous n’aviez peut-être pas voté pour lui, il vous représentait quand même », a soutenu M. Kovalik-Plouffe.

Le dernier vote de M. Carr à la Chambre des communes a été d’approuver le projet de loi de mise en œuvre de la mise à jour économique de l’automne.

Cela s’est produit un jour après l’adoption de son propre projet de loi d’initiative parlementaire mercredi. Le projet de loi exigerait que le ministre responsable du développement économique des Prairies – actuellement le député manitobain Dan Vandal – élabore un cadre pour « bâtir une économie verte » dans la région.

Si le projet de loi est adopté par le Sénat, M. Vandal sera tenu de présenter un plan dans l’année suivant l’adoption de la loi.

« Je veux commencer par exprimer une émotion profondément ancrée. J’aime ce pays, chaque mètre carré, en anglais, en français, dans les langues autochtones et dans les langues des nouveaux arrivants », a déclaré Jim Carr dans un discours mardi.

M. Carr a ajouté quelques réflexions sur la démocratie au Canada lors de sa déclaration.

« Mon respect pour le Parlement a grandi à pas de géant. La sagesse d’inviter des témoins à ajouter des commentaires réfléchis et une opposition qui a été respectueuse, bien que parfois dissidente, voilà ce qu’est une démocratie », a-t-il déclaré. M. Carr a dit que la démocratie est ancrée dans le tissu national et c’est pourquoi le Canada fait l’envie du monde entier.

Avec des informations de Stephanie Taylor et Marie-Danielle Smith, La Presse Canadienne