(Edmonton) La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, demande des conseils juridiques pour savoir si elle peut gracier les personnes condamnées à des amendes pour des violations non criminelles reliées aux restrictions sanitaires pendant la pandémie de COVID-19.

Lors de l’assemblée générale annuelle du Parti conservateur uni, samedi, Mme Smith a déclaré aux journalistes qu’elle pensait entre autres aux personnes ayant reçu des amendes pour ne pas avoir porté de masque. « Ce ne sont pas des choses normales pour lesquelles on peut recevoir des amendes et être poursuivi en justice. Je vais examiner l’éventail des amendes en suspens et obtenir un avis juridique sur celles que nous pouvons annuler et amnistier », a-t-elle indiqué.

Mme Smith s’est également exprimée sur sa promesse d’introduire des modifications mineures à la loi sur les droits de la personne cet automne, afin d’interdire la discrimination fondée sur le statut vaccinal COVID-19.

Elle a déclaré que la loi ne se concentrera pas sur tous les vaccins, uniquement sur celui concernant la COVID-19, car il s’agit d’un problème politique et non médical.

« Puisqu’il s’agissait d’une réaction très spécifique à une vaccination très spécifique, nous allons être très précis lorsque nous rédigerons la législation », a-t-elle mentionné.

« Nous devons revenir à l’attitude selon laquelle il faut se faire vacciner pour se protéger. (Mais) nous devons nous éloigner de cette attitude qui consiste à diaboliser ceux qui font un choix différent », a fait valoir Mme Smith.

Elle n’a pas hésité à critiquer les passeports vaccinaux ainsi que les employés, notamment ceux des services de santé de l’Alberta, qui n’étaient pas autorisés à travailler sans vaccin contre la COVID-19 pendant la pandémie.

Lors de son premier jour en tant que première ministre au début du mois, elle a déclaré que les non-vaccinés COVID-19 étaient le groupe le plus discriminé qu’elle ait vu de sa vie.

Lors de son discours samedi à l’assemblée générale annuelle de son parti, qui s’est tenue au River Cree Resort and Casino, dans la banlieue ouest d’Edmonton, elle a réitéré sa vive critique des Services de santé de l’Alberta (AHS), l’agence indépendante du gouvernement chargée d’administrer et de fournir des soins de première ligne sous l’orientation politique du ministère de la Santé.

Elle lui reproche d’avoir laissé tomber les Albertains pendant la pandémie en ne créant pas assez de lits pour l’afflux de patients et en obligeant le personnel de santé à se faire vacciner contre la COVID-19 pour venir travailler.

Elle blâme l’AHS pour les longs délais d’attente pour les soins et pour l’envoi d’ambulances. Elle a promis de réorganiser tout le système de gouvernance de l’AHS et de congédier le conseil d’administration de l’AHS d’ici la mi-janvier.

« Le système, mes amis, est cassé », a déclaré Mme Smith aux 1800 délégués présents dans la salle.

« La plupart de ceux qui gèrent l’AHS aujourd’hui sont des survivants des années néo-démocrates. Ils ont eu leur chance de réparer ce système surchargé et ils ont largement échoué sur presque tous les comptes. L’échec n’est plus une option », a-t-elle déclaré sous les acclamations.

S’adressant aux journalistes, Mme Smith a également refusé de donner des détails sur les commentaires qu’elle avait faits sur la plateforme du Western Standard lors d’une entrevue en direct vendredi.

Dans cette entrevue, Mme Smith s’est engagée à mettre fin à un accord de partage d’informations de l’AHS avec d’autres prestataires de soins de santé tels que la Mayo Clinic et l’Université de Harvard dans le cadre d’un programme administré par le Forum économique mondial.

« Nous devons résoudre ce problème », a-t-elle dit vendredi.

« Pourquoi avons-nous quelque chose à voir avec le Forum économique mondial ? Il faut que cela cesse. »

Interrogée sur ces commentaires, Mme Smith a refusé de s’étendre sur le sujet, samedi, affirmant qu’elle se concentrait sur l’amélioration du système de santé.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle avait abordé la question sur le site de diffusion en direct du Western Standard et non lors de la conférence de presse, elle a répondu : « Comme vous le savez, certains forums sont des forums de divertissement. J’ai longtemps été sur un forum de divertissement (en tant qu’animatrice radio) ».

Le Forum économique mondial (WEF) est une conférence annuelle de haut niveau réunissant des dirigeants politiques et des chefs d’entreprise du monde entier qui, à la mi-2020, a proposé une « grande remise à zéro », une action commune après la COVID-19 afin de réorganiser la société, de l’éducation aux contrats sociaux en passant par les conditions de travail.

Depuis lors, une conspiration en ligne s’est développée, accusant le WEF d’être une sorte de coalition secrète de dirigeants mondiaux déterminés à exploiter la pandémie comme une opportunité d’introduire un changement social radical pour démanteler le capitalisme.