(Québec) Les pièces du casse-tête en vue de la formation du Conseil des ministres de François Legault commencent à se placer. Ministre de la Culture et des Communications lors du premier mandat caquiste, Nathalie Roy est en voie de devenir présidente de l’Assemblée nationale.

Députée de Montarville depuis 2012, Nathalie Roy, 58 ans, a manifesté son intérêt pour le poste. Et surtout, le premier ministre François Legault appuie sa candidature, selon son cabinet qui a transmis cette information lundi matin.

Il ajoutait alors qu’aucun autre caquiste n’avait levé la main jusqu’ici. Mais deux autres femmes, élues pour la première fois en 2014, lorgnaient aussi le poste : Chantal Soucy (Saint-Hyacinthe) – qui était deuxième vice-présidente au cours du dernier mandat – et Sylvie D’Amours (Mirabel).

Or, le choix de François Legault est fait : c’est la candidature de Nathalie Roy qu’il « voit d’un bon œil », a précisé son cabinet. Mmes Soucy et D’Amours sont prêtes à s’y rallier.

On assiste rarement à une course à la présidence de l’Assemblée nationale. Il y en avait eu une chez les libéraux en 2003, au moment de l’arrivée au pouvoir de Jean Charest ; Michel Bissonnet avait été élu par le caucus libéral, un choix entériné par les autres partis ensuite.

En 2018, la Coalition avenir Québec avait fait connaître la candidature de François Paradis à la présidence quelques jours avant la formation du Conseil des ministres. M. Paradis ne s’est pas représenté aux dernières élections.

Une seule femme a été présidente de l’Assemblée nationale jusqu’ici : la péquiste Louise Harel, en 2002-2003. Avec le nombre record de femmes élues le 3 octobre (58 sur 125), c’était quasi incontournable pour plusieurs de désigner une présidente. Québec solidaire a réclamé la nomination d’une femme la semaine dernière.

Pressentie depuis l’été

Des critiques se font toutefois entendre chez les partis de l’opposition au sujet de la candidature de Nathalie Roy. On lui reproche d’avoir fait preuve d’un excès de partisanerie dans le passé ou de ne pas avoir une personnalité rassembleuse. L’élection à la présidence se tiendra le mois prochain, lors de l’ouverture des travaux de l’Assemblée nationale.

Le nom de Nathalie Roy circule depuis un bon moment déjà pour la présidence. Dès juin, l’analyste politique Martine Biron – qui est devenue candidate caquiste deux mois plus tard et députée le 3 octobre – écrivait dans un texte publié sur le site web de Radio-Canada que la députée de Montarville était pressentie à ce poste.

Le maintien de Nathalie Roy au Conseil des ministres était très incertain. François Legault doit choisir parmi 89 députés. Environ le tiers d’entre eux pourront avoir une place autour de la table des décisions. La Rive-Sud avait un fort contingent au Conseil des ministres lors du premier mandat, et des recrues de la région font partie des noms qui circulent dans les discussions sur la composition du nouveau cabinet.

Il s’agit par exemple de l’ex-présidente de l’Union des municipalités du Québec Suzanne Roy (Verchères), voisine de circonscription de Nathalie Roy, et de Christine Fréchette (Sanguinet). François Legault dévoilera son Conseil des ministres jeudi.