Québec solidaire (QS) a invité jeudi le gouvernement à retourner faire ses devoirs afin de présenter un nouveau plan climatique à la hauteur de ses propres cibles. Le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois s’est dit prêt à travailler là-dessus avec le premier ministre François Legault, et lui propose d’aller chercher des idées lors d’un « sommet national » sur la question.

Ce sommet réunissant à peu près tous les acteurs de la société civile et visant à « donner des idées » au gouvernement est d’ailleurs tiré du plan climatique de la formation de gauche.

« On ne fera pas de commentaires », a simplement répondu l’attaché de presse du premier ministre François Legault, Ewan Sauves, en réaction à l’invitation de QS.

Le plan actuel du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) vise une diminution de 37,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province par rapport à 1990 d’ici 2030. Il a été critiqué pour son manque d’ambition1 – QS proposait une baisse de 55 % – et pour son incapacité à atteindre ses propres cibles avec les mesures proposées.

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Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et la députée Manon Massé

« Notre priorité […] sera d’être les chiens de garde de l’environnement, de la lutte aux changements climatiques à l’Assemblée nationale du Québec », a déclaré M. Nadeau-Dubois en marge du premier caucus du parti après les élections du 3 octobre.

Les 11 élus de la formation se sont rassemblés à Sherbrooke – où la CAQ a échoué à déloger la solidaire Christine Labrie – pour entamer le bilan de la dernière campagne et discuter des propositions à venir. Plusieurs d’entre eux ont admis être déçus des résultats des élections, au terme desquelles QS a perdu la circonscription de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, mais en a gagné deux sur l’île de Montréal.

« On est le seul parti qui a réussi le 3 octobre, malgré la vague caquiste, à faire agrandir son caucus de députés », a cependant rappelé M. Nadeau-Dubois, soulignant que le parti – bien qu’il soit troisième en nombre de sièges, derrière les libéraux – a terminé deuxième en nombre de voix.

Le député Andrés Fontecilla a évoqué « plusieurs facteurs » pour expliquer ces résultats. « Le bilan de la CAQ était satisfaisant pour un grand nombre d’électeurs », a-t-il suggéré, ajoutant que l’électorat ne voulait peut-être « pas tellement changer de choses au Québec ». Le député de Laurier-Dorion a également cité la « sursaturation de l’offre politique » en guise d’explication.

Taxe sur les grandes fortunes

M. Fontecilla a déclaré que la taxe sur les grandes fortunes proposée par son parti pendant la campagne est « un élément central de notre vision. Il faut aller chercher des revenus chez les gens qui ont le plus d’argent ». Cela dit, « peut-être qu’on aurait pu l’expliquer autrement », a-t-il concédé, ajoutant que le seuil d’application de la taxe, fixé à 1 million de dollars d’actifs nets, pourrait faire partie des discussions.

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Le débuté de Québec solidaire Andrés Fontecilla

M. Nadeau-Dubois s’est dit ouvert à la reconnaissance d’un « statut particulier » pour le Parti québécois (PQ) – les deux formations demandent d’être reconnues comme groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, bien qu’elles n’aient pas atteint les seuils électoraux qui leur auraient assuré ce statut. Si la CAQ s’est montrée ouverte à l’idée, la position du Parti libéral (PLQ) demeure floue2.

« On a déjà été dans cette situation-là, d’avoir trois députés, on sait que ce n’est pas facile », a souligné le co-porte-parole de QS en faisant référence au PQ. « Ceci étant dit […], c’est normal qu’un parti avec trois députés n’ait pas les mêmes ressources qu’un parti avec onze députés. »

1. Lisez notre article « Un “échec sur toute la ligne ", selon l’opposition » 2. Lisez Notre article « Anglade doit avoir un minimum de respect, dit Nadeau-Dubois »