(Ottawa) La décision de Hockey Québec de prendre ses distances de Hockey Canada a été applaudie par les élus fédéraux, tous partis confondus, mercredi. La ministre des Sports, Pascale St-Onge, espère maintenant que d’autres fédérations provinciales suivront.

« Je pense que le mouvement pour réformer Hockey Canada est engagé [et que] la décision de Hockey Québec va être suivie par d’autres organisations », a lancé la ministre St-Onge à l’entrée de la réunion hebdomadaire du caucus libéral, mercredi matin, moins de 24 heures après avoir exhorté les fédérations à exercer de la pression afin de faire le ménage chez Hockey Canada.

« Le message qui est envoyé aux dirigeants de Hockey Canada qui s’accrochent à leur poste, c’est que Hockey Canada ne leur appartient pas. Ça appartient aussi à ses membres. Et tout le monde est d’accord en ce moment que ça prend un changement de culture, particulièrement en ce qui a trait aux violences sexuelles », a-t-elle tranché

Le premier ministre Justin Trudeau a fait écho à ses propos.

« Je comprends entièrement le choix de Hockey Québec qui a perdu confiance en Hockey Canada, comme nous tous ici à Ottawa, comme les parents d’un bout à l’autre de ce pays », a-t-il laissé tomber en mêlée de presse avant de s’engouffrer dans la salle de réunion du caucus libéral.

Il a enchaîné en disant souhaiter que « plus d’organisations » allaient « décider que non, pour protéger nos jeunes, pour protéger ce sport qu’on adore tous au Canada, on a besoin de voir des changements profonds à Hockey Canada ».

« Un premier domino tombe »

« Comme parent de joueur de hockey qui a payé une cotisation, je tiens à saluer le leadership de Hockey Québec pour leur décision de ne pas envoyer les frais d’inscription à Hockey Canada ! Un premier domino tombe enfin. Assez, c’est assez ! », s’est réjoui sur Twitter le député bloquiste Sébastien Lemire.

Son collègue conservateur Kevin Waugh, un ancien journaliste sportif, a lui aussi salué le geste posé par Hockey Québec. Il a cependant laissé entendre que rien n’était gagné dans le cas des autres fédérations sportives canadiennes, dont la province qu’il représente, la Saskatchewan.

« Ce n’est pas à moi de dicter la marche à suivre pour les organisations sur le terrain en Saskatchewan, au Manitoba ou en Colombie-Britannique », a déclaré mercredi matin en mêlée de presse l’élu qui siège au Comité permanent du patrimoine.

Dans une résolution votée mardi soir, HQ dit ne plus avoir « confiance en la capacité de la Fédération d’agir efficacement pour changer la culture du hockey avec la structure en place » et critique Hockey Canada pour son plan d’action mis en place dans la foulée des scandales sexuels qui ont entaché l’organisation.

HQ confirme dans cette missive qu’il suspend le transfert de 3 $ par inscription versé habituellement à Hockey Canada. En guise de référence, notons qu’en 2019-2020, soit la dernière saison amorcée avant la pandémie, Hockey Canada répertoriait quelque 87 000 inscriptions provenant de la fédération québécoise.

Hockey Canada est plongée dans la tourmente depuis plusieurs mois, et ses dirigeants résistent aux appels à la démission qui fusent de toutes parts.

Avec Guillaume Lefrançois et Simon-Olivier Lorange