(Ottawa) Le gouvernement fédéral devrait immédiatement renoncer à l’idée d’accorder une exemption à l’exigence de bilinguisme à ses fonctionnaires qui parlent une langue autochtone, mais ne maîtrisent pas l’anglais ou le français, estime le Bloc québécois.

« Ça devrait être mis au clair dès maintenant qu’il n’est pas question de tasser le français encore une fois, comme si c’est une langue de seconde classe », a déclaré Mario Beaulieu, le porte-parole bloquiste en matière de langues officielles.

Selon lui, le gouvernement fédéral « cherche constamment des exceptions » ; or, « chaque fois qu’il y a une difficulté, c’est le français qui prend le bord ».

La Loi sur les langues officielles doit être respectée, a-t-il insisté, ajoutant que le français n’est pas « un obstacle à la réconciliation », mais qu’il est plutôt « complémentaire avec la diversité ».

Une exemption qu’une majorité n’accepterait pas

La Presse Canadienne révélait dimanche, grâce à la Loi d’accès à l’information, que des hauts fonctionnaires de plusieurs ministères songeaient à offrir une exemption pour des postes où le bilinguisme est obligatoire aux candidats qui parlent une langue autochtone et qui ont une connaissance suffisante de l’une des deux langues officielles.

Le gouvernement a évité de dire clairement s’il comptait aller de l’avant avec cette proposition. Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, a cependant noté que l’idée de donner des exemptions est un sujet sensible, que ce type de décision est « presque toujours au détriment du français » et qu’une majorité de la population ne trouverait pas cela acceptable.

Le groupe de travail formé pour discuter des changements possibles aux exigences de bilinguisme dans la fonction publique envisageait également d’offrir des cours de langues autochtones à tous les employés fédéraux qui le souhaitent et d’étendre le boni annuel de 800 $ remis aux employés bilingues à ceux qui parlent une langue autochtone.

M. Beaulieu a indiqué que le Bloc québécois ne s’opposait pas à ce que des cours de langues autochtones soient offerts aux fonctionnaires intéressés. Il a toutefois indiqué qu’il n’était pas prêt à ce stade à se prononcer sur la question du boni.