(Québec) Au moment d’annoncer deux nouvelles candidates mardi, le premier ministre François Legault s’est porté à la défense de sa députée Marie-Ève Proulx, visée par une nouvelle plainte de harcèlement psychologique. Il dit croire la version de sa candidate dans Côte-du-Sud voulant « qu’il n’y ait pas eu de problème » avec la plaignante.

De son côté, après avoir fait languir Québec solidaire (QS), la fondatrice de Ma place au travail, Myriam Lapointe-Gagnon, a confirmé qu’elle portera les couleurs du parti de gauche dans Rivière-du-Loup–Témiscouata aux élections. Elle veut transporter à l’Assemblée nationale son combat pour un meilleur accès aux services de garde.

Le Journal de Montréal a révélé que Marie-Ève Proulx, ex-ministre du Développement économique régional, doit répondre à une nouvelle plainte de harcèlement psychologique pour des évènements qui seraient survenus après sa rétrogradation en 2021. La plaignante Laetitia Canova, une ex-attachée politique de la députée, s’est adressée au Tribunal administratif du travail (TAT). Elle aurait été congédiée le 26 juillet 2021, date de la « dernière manifestation de harcèlement ». La plaignante aurait également formulé une plainte en lien avec son congédiement.

« D’abord, le harcèlement psychologique, c’est tolérance zéro. Soyons clairs. Quand je parle avec Marie-Ève Proulx, elle me dit que cette personne n’a pas raison d’avoir porté plainte. Le dossier est devant le tribunal, c’est la parole de l’un contre l’autre », a répondu François Legault en marge de l’annonce de sa candidate dans Laval-des-Rapides, Céline Haytayan.

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Céline Haytayan sera la candidate de la CAQ dans Laval-des-Rapides.

Mme Haytayan est responsable des affaires corporatives internationales chez la multinationale Ubisoft depuis 2018. Il s’agit d’une circonscription détenue par le Parti libéral en ce moment.

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François Legault, premier ministre du Québec

Moi, je fais confiance à Marie-Ève Proulx qu’il n’y a pas eu de problème avec cette personne-là. Maintenant, on va attendre la décision du tribunal.

François Legault, premier ministre du Québec

M. Legault a par ailleurs révélé que la plaignante aurait aussi porté plainte à l’Assemblée nationale, « et [que] sa plainte n’avait pas été retenue ».

Mme Proulx avait perdu ses fonctions de ministre l’an dernier à la suite d’autres allégations de harcèlement psychologique. Un ex-employé du bureau de circonscription de la députée avait déposé deux plaintes contre elle au TAT. La ministre n’avait pas eu à comparaître : une entente est intervenue entre les parties. De plus, au moins une dizaine de personnes de son cabinet sont parties ou ont été congédiées depuis le début de son mandat.

La nouvelle plainte concernerait des faits survenus après sa démission comme ministre, alors que François Legault s’était engagé à « suivre de près la situation ».

Pour la cheffe libérale Dominique Anglade, François Legault n’a d’autre choix que de montrer la porte à sa candidate. « Pour moi, tolérance zéro, ce n’est pas juste des mots, a-t-elle affirmé. Il est plus que temps qu’il agisse. » Elle avait exclu la députée Marie Montpetit du caucus libéral en novembre, à la suite d’allégations de harcèlement psychologique et d’intimidation.

François Legault a également annoncé mardi la candidature de Christine Fréchette pour succéder à Danielle McCann dans Sanguinet, en Montérégie.

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Christine Fréchette sera la porte-couleurs de la CAQ dans la circonscription de Sanguinet, en Montérégie.

L’ex-directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal avait été directrice de cabinet adjointe du ministre Jean-François Lisée dans le gouvernement Marois. Elle avait quitté son poste, car elle ne pouvait cautionner la Charte des valeurs parrainée par Bernard Drainville, aujourd’hui candidat caquiste.

Ce mercredi, François Legault confirmera la candidature de l’ex-analyste politique à Radio-Canada Martine Biron dans Chutes-de-la-Chaudière.

Une place pour chaque enfant

Si Myriam Lapointe-Gagnon peut maintenant se lancer en politique, sous la bannière de QS, c’est parce qu’elle a finalement trouvé une place en garderie pour son fils de 19 mois, explique-t-elle. Une place non subventionnée, à 40 $ par jour au lieu de 8,70 $. « Et ce n’est pas vrai qu’avec le crédit d’impôt, on est tous égaux devant les frais », estime la doctorante en psychologie.

La Coalition avenir Québec (CAQ) s’était engagée à diminuer « considérablement » la liste d’attente pour l’obtention d’une place. Or, on trouve près de 52 000 enfants sur cette liste, 10 000 de plus qu’en 2018. Il y a moins de places dans le réseau aujourd’hui qu’il y a quatre ans. Le gouvernement a lancé une opération pour ajouter 37 000 places d’ici 2025.

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Myriam Lapointe-Gagnon, fondatrice de Ma place au travail

Quand je regarde le bilan du gouvernement, on est vraiment loin du compte. Il n’a pas été assez proactif. Et aussi, on n’a pas fait de l’accès à une place en garderie un droit.

Myriam Lapointe-Gagnon, fondatrice de Ma place au travail

Son « cheval de bataille » sera la création d’une aide financière temporaire destinée aux parents qui n’ont pas de place pour leur enfant, une revendication de Ma place au travail. Elle avait aussi été courtisée par le Parti libéral et le Parti québécois.

L’actuel député de Rivière-du-Loup–Témiscouata, le caquiste Denis Tardif, ne sollicite pas de deuxième mandat. La CAQ mise sur l’attachée de presse de la ministre du Tourisme Caroline Proulx, Amélie Dionne.