L’accès au logement sera au cœur de la campagne électorale de Québec solidaire cet automne, qui promet notamment la création de 50 000 logements sociaux ainsi qu’un registre des baux.

Avec l’arrivée imminente du 1er juillet, les délais d’attente pour des habitations à loyer modique (HLM) restent particulièrement longs au Québec.

Soufia Khmarou attend un logement social depuis trois ans. « J’ai trois enfants, dont une fille avec un handicap. Je vis dans un logement insalubre », a raconté Mme Khmarou, en compagnie de la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, et du député solidaire de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, lors d’un point de presse lundi devant un chantier de condos en construction à Montréal.

Malgré ses recherches méticuleuses, la mère de famille et éducatrice en garderie ne peut trouver un logement abordable qui convienne aux besoins de sa famille. « Je ne pense pas quitter Montréal, parce que les hôpitaux où ma fille reçoit des soins sont proches », a-t-elle ajouté.

Cette dernière n’a d’autres choix que de continuer à vivre dans son logement insalubre avec ses enfants.

Un registre des baux à l’agenda

Québec solidaire (QS) reproche au gouvernement caquiste de faire preuve d’inaction en matière d’accessibilité au logement.

« Le logement social est l’une des dimensions que nous proposons à QS, mais c’est sûr que ça ne règle pas tout, a concédé Manon Massé. On s’entend que ça demande de l’argent de Québec. »

« La petite chicane Québec-Canada doit s’arrêter », a-t-elle renchéri, en référence à la mésentente entre Québec et Ottawa concernant les paramètres d’un programme de financement de 6000 logements sociaux à Montréal, dont l’avenir reste en péril.

Manon Massé a également affirmé qu’il manque 37 000 logements sociaux dans la province pour répondre à la demande. « On ne peut pas compter simplement sur le marché privé pour assurer des loyers abordables aux gens », a-t-elle déclaré.

Le parti souhaite aussi instaurer un registre national des baux pour permettre aux locataires de déterminer si la hausse de loyer imposée par leur propriétaire est abusive.

« Si un propriétaire augmente le loyer à un taux supérieur à celui qui est suggéré par le Tribunal administratif du logement, il sera obligé de justifier cette hausse, a expliqué le responsable en matière de logement de Québec solidaire, Andrés Fontecilla. On veut renverser le fardeau de la preuve. »

À l’heure actuelle, lorsqu’un locataire souhaite fixer le prix du loyer, c’est lui – et non le propriétaire – qui doit soumettre une demande de modification du bail auprès du Tribunal administratif du logement (TAL).

Airbnb dans le collimateur de QS

Le service en ligne de location de logements Airbnb se retrouve aussi dans la ligne de mire de QS. La plateforme accentuerait la pression sur le marché locatif de Montréal en retirant des logements de l’offre à disposition des locataires, selon Andrés Fontecilla. Le parti estime le nombre de logements sous l’emprise d’Airbnb entre 7000 à 12 000.

« [La location sur Airbnb] se fait au détriment des familles montréalaises », insiste M. Fontecilla.

Selon des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation national en 2021 est à 3,1 %. Plus précisément, le taux d’inoccupation atteint 3 % à Montréal, 2,5 % à Québec et 1,1 % à Gatineau.

Selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), il manquerait environ 100 000 logements dans la province.