(Ottawa) Des députés du Parti conservateur associés aux camps de Pierre Poilievre et de Jean Charest ont répondu mercredi à l’ancien chef progressiste-conservateur Brian Mulroney qui a déclaré la veille ne plus se reconnaître dans l’actuelle formation politique.

En marge d’une allocution à l’Université Laval, à Québec, M. Mulroney, qui a dirigé le pays de 1984 à 1993, a dit ne « pas tellement » se reconnaître dans le parti, selon des propos rapportés par Le Journal de Québec. L’ancien premier ministre aurait également déclaré que son « ami » Jean Charest a « de très bons candidats ».

Le député Pierre Paul-Hus a déclaré à son entrée au caucus que M. Mulroney a dirigé le Parti progressiste-conservateur. « C’était un autre parti, peut-être une autre philosophie », a-t-il offert.

M. Paul-Hus, le seul député québécois à appuyer Pierre Poilievre qui est souvent décrit comme le meneur dans la course à la direction du parti, a soutenu que « beaucoup de jeunes […] adorent » son candidat. Pour preuve, il cite les « records de ventes » de cartes de membre au pays, y compris au Québec.

Photo Sean Kilpatrick, La Presse Canadienne

Pierre Paul-Hus

Dans le camp Charest, le député Gérard Deltell a estimé que si son candidat l’emporte, M. Mulroney « sera très à l’aise ».

À ce sujet, M. Deltell a soutenu que « le chemin de la victoire existe encore et toujours » puisque malgré les ventes spectaculaires de cartes que revendique son principal adversaire, le système de points nécessite d’avoir des appuis dans toutes les circonscriptions du pays.

Jean Charest a été ministre dans le gouvernement de Brian Mulroney et est plus tard devenu chef de la formation politique.

Photo Sean Kilpatrick, La Presse Canadienne

Gérard Deltell

M. Deltell a cependant nié souhaiter un retour à l’ère Mulroney. « Chaque chef imprime son approche, comme M. Mulroney l’a fait […], comme M. Harper l’a fait alors avec des styles complètement différents, a-t-il dit. Et ça, c’est normal, c’est l’évolution d’un parti politique. »

Les commentaires de l’ancien premier ministre rendent toutefois « un peu triste » le député de Nouveau-Brunswick-Sud-Ouest et militant de longue date, John Williamson, qui appuie Pierre Polievre dans la course.

« J’espère que M. Mulroney […] va reconsidérer [sa position] parce que pour battre les libéraux, on a besoin que tous les membres soient avec nous », a-t-il indiqué.

La course à la direction du Parti conservateur bat son plein. Selon les instances du parti, plus de 600 000 électeurs pourraient être admissibles à choisir le prochain chef, soit plus du double du nombre de membres qui étaient habilités à voter lors de la précédente course. L’élection à la chefferie est prévue le 10 septembre.

Au cours des dernières semaines, la virulence des débats a renforcé la crainte de fractures au sein de la droite canadienne par bon nombre de militants. Chaque candidat a affirmé être celui qui peut unifier le parti.