Le premier ministre du Québec, François Legault, souhaite accorder plus de contrats publics à des groupes sous-représentés, dont « les femmes [et] la diversité », grâce à la mise en place de certains critères.

Le chef de la Coalition avenir Québec s’adressait mardi matin aux membres du Réseau des Femmes d’affaires du Québec à l’occasion de la conférence Cap vers la réussite, à l’hôtel Marriott, au centre-ville de Montréal.

Répondant à la question d’une participante qui souhaitait savoir si le gouvernement du Québec pourrait mettre en place des critères pour favoriser certains groupes sous-représentés dans ses appels d’offres, comme les femmes ou les minorités culturelles, François Legault a précisé qu’il regardait déjà cette possibilité.

« Sonia [LeBel, présidente du Conseil du trésor] se donne déjà cet objectif-là. Par contre, elle veut être prudente, parce que légalement, ce n’est pas clair », dit-il.

L’Autorité des marchés publics et les règles interprovinciales en matière d’appels d’offres empêcheraient notamment le gouvernement du Québec de favoriser certaines entreprises au moment d’accorder des contrats.

Que ce soit la diversité, que ce soit les femmes, que ce soit tout simplement d’appuyer les entreprises québécoises, il faut regarder ce qu’on peut faire légalement, mais rien ne nous empêche de dire : visons un certain pourcentage.

François Legault, premier ministre du Québec

« Ce qu’on est en train de faire, c’est de mettre des montants, c’est-à-dire [pour un contrat de] 100 000 $ ou de 500 000 $, est-ce qu’on peut faire des exceptions ? C’est ce qu’on est en train de regarder », a-t-il poursuivi.

Le premier ministre s’est aussi dit favorable à la mise en place de mesures incitatives pour encourager l’entrepreneuriat féminin, y compris un étiquetage spécifique pour les produits d’entreprises dirigées par des femmes.

Un Panier bleu transactionnel bientôt

Le chef de la Coalition avenir Québec a également profité de l’occasion pour faire savoir qu’il annoncera qu’il sera possible d’effectuer des transactions sur le site du Panier bleu.

Interrogé par la suite à savoir si cette plateforme pourrait éventuellement concurrencer des sites transactionnels d’importance comme Amazon, François Legault a affirmé que le Panier bleu devrait également comprendre un volet livraison.

« On va commencer avec Postes Canada, mais éventuellement, il va falloir développer ça aussi. Mais l’idée avec le Panier bleu, c’est d’aider toutes les entreprises à vendre en ligne, et à aider les Québécois et les Québécoises », a-t-il expliqué.

Amazon, c’est inquiétant. Tous les pays s’inquiètent d’Amazon, parce que je regarde quand mes gars étaient à la maison, il me semble qu’il rentrait des boîtes chaque semaine, et c’est des produits américains. Donc, très grand défi.

François Legault, premier ministre du Québec

Lancé au début de la pandémie par son gouvernement pour stimuler l’achat local, le concept, qui permettait essentiellement de répertorier des marchands et des produits québécois, avait essuyé de vives critiques puisqu’il ne permettait pas aux consommateurs d’effectuer des transactions directement sur le site.

Près de neuf mois après sa création, en janvier 2021, l’organisme à but non lucratif (OBNL) Le Panier bleu a annoncé la mise en place d’une plateforme québécoise d’achats en ligne regroupant tous les détaillants d’ici qui souhaiteraient y adhérer.

Cette place de marché devait en principe permettre aux consommateurs d’y faire leurs emplettes à l’automne de la même année. Le projet ne s’était pas concrétisé.