(Québec) La ministre responsable des Relations canadiennes, Sonia LeBel, jure qu’elle n’a pas délibérément supprimé des textos qu’elle a envoyés au cours des dernières années à son homologue fédéral Dominic LeBlanc.

Visiblement piquée au vif jeudi par des questions posées par sa vis-à-vis du Parti québécois, Véronique Hivon, Mme LeBel s’est scandalisée que certains « semblent insinuer » qu’elle a supprimé des textos pour cacher des choses.

« Quand on dit que j’ai effacé des textos, […] ça sous-entend que je l’ai fait de façon délibérée. Je ne conserve pas tous les textos sur mon téléphone sur une base quotidienne et il n’y a pas de scandale », a-t-elle affirmé en mêlée de presse.

Radio-Canada rapportait jeudi que le Secrétariat québécois des relations canadiennes n’avait pas été en mesure de fournir les textos que la ministre québécoise avait échangés avec son collègue fédéral puisqu’ils « n’ont pas été conservés ou archivés ». Pourtant, Mme LeBel avait affirmé plus tôt ce printemps qu’elle privilégiait à l’occasion ce mode de communication pour des dossiers importants.

Les textos ayant été supprimés, il est impossible de les obtenir en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

« Il y a plusieurs façons de communiquer, le texto en est une. La plupart du temps, c’est un texto de la nature “est-ce qu’on peut s’appeler” », a justifié jeudi Sonia LeBel.

Le PQ y voit un échec du nationalisme caquiste 

Mais pour le Parti québécois, Mme LeBel a supprimé les textos qu’elle a échangés avec Dominic LeBlanc du gouvernement Trudeau pour camoufler l’échec de l’approche caquiste dans la défense des intérêts du Québec face à Ottawa.

« Fallait y penser : quand tu n’écris pas de lettre, tu n’auras pas de réponse négative. […] Est-ce que la ministre efface les textos parce qu’elle est trop gênée des résultats de ce qu’il y a dedans ? », a questionné Véronique Hivon au Salon bleu, ce qui a mené à un échange partisan avec Sonia LeBel.

« Que ce soit le Parti libéral du Québec ou le Parti québécois, depuis les dernières semaines, ce qu’on tente de faire, c’est de ramener les Québécois sur le fameux axe fédéral-souverainiste, de faire peur aux Québécois et de penser que c’est la seule option. Or, les Québécois ne sont plus là. La CAQ n’est pas là. Je ne suis pas fédéraliste, je ne suis pas souverainiste, je suis résolument nationaliste », a répliqué la ministre caquiste des Relations canadiennes.

Au cours de la période de questions, Mme LeBel a affirmé qu’elle trouvait « odieux » ce que Véronique Hivon insinuait avec ses questions. « Honnêtement, M. le Président, je trouve déplorable que ma collègue choisisse de terminer sa carrière à l’Assemblée nationale de cette façon-là », a-t-elle dénoncé, ce qui a provoqué de hauts cris des banquettes de l’opposition.