(Ottawa) Deux députés fédéraux de l’Ontario changent d’allégeance dans la course à la direction conservatrice : invoquant la nécessité d’unifier un parti divisé, ils retirent leur appui à Patrick Brown pour soutenir plutôt Pierre Poilievre.

Le député de Flamborough-Glanbrook, Dan Muys, et son collègue de Dufferin-Caledon, Kyle Seeback, avaient accordé leur appui en mars dernier à la campagne de Patrick Brown, maire de Brampton, en Ontario.

Les deux députés estiment maintenant que c’est M. Poilievre qui pourra le mieux réunifier le Parti conservateur du Canada.

Photo Adrian Wyld, archives La Presse Canadienne

Kyle Seeback

« Mettons de côté les divisions, unissons notre mouvement derrière #Pierre4PM », a écrit M. Seeback sur Twitter mardi matin.

M. Muys a suivi son collègue peu de temps après. « Je suis de plus en plus préoccupé par la division, a-t-il écrit sur Twitter à propos de la course à la direction du parti. Unissons-nous derrière Pierre Poilievre. »

MM. Brown et Poilievre, Jean Charest, Leslyn Lewis, Roman Baber ainsi que Scott Aitchison devraient tous figurer sur le premier bulletin de vote de l’élection à la direction du parti à l’automne.

M. Brown bénéficiait déjà de moins d’appuis au sein du caucus que la plupart de ses adversaires. Le changement d’allégeance de mardi signifie qu’il ne peut plus compter maintenant que sur l’appui de deux députés fédéraux.

Le député Kyle Seeback avait dit aux journalistes en mars qu’il soutenait M. Brown en partie à cause de son opposition virulente à la loi québécoise sur la laïcité, qui interdit les symboles religieux aux fonctionnaires occupant des postes d’autorité.

Ses propos soutenaient alors qu’il y a beaucoup de communautés culturelles qui prennent « très au sérieux » le projet de loi 21. « Je pense que Patrick va être le gars qui va faire pression là-dessus et il sera un grand leader », avait-il dit. De plus, il estimait que Patrick Brown avait un attrait dans la région du Grand Toronto, où les conservateurs tentent d’accroître leur soutien.

Les députés Dan Muys et Kyle Seeback n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires supplémentaires sur leur décision de changer de camp.

L’unité du Parti conservateur est une préoccupation croissante pour les militants dans cette course à la direction, qui a démontré dès le départ les fractures au sein de la droite canadienne. Ces lignes de fractures n’ont fait que s’accentuer à mesure que la rhétorique des différents camps est devenue moins indulgente.

Plusieurs candidats ont affirmé qu’ils devraient remporter la chefferie parce que ce sont eux qui pourront ensuite unifier le parti une fois la course terminée, puis vaincre les libéraux aux prochaines élections.

Mais la course pourrait bientôt s’envenimer maintenant que la date limite de vente des adhésions est passée et que les candidats cherchent à ébranler le soutien de leurs adversaires avant le vote de septembre.

Roman Baber a publié mardi une déclaration faisant pression sur le parti pour qu’il publie une liste préliminaire des électeurs dès que possible afin que les candidats puissent commencer leurs efforts pour persuader les partisans de leur côté au cours des prochains mois.