François Legault n’entend pas participer au débat des chefs portant « exclusivement » sur l’environnement et la crise climatique, tel que le réclame un collectif d’une vingtaine d’organisations écologistes. L’un de ses candidats pourrait toutefois y être. Les chefs des partis d’opposition, eux, ont tour à tour accepté lundi l’invitation.

« Nous n’avons reçu aucune demande de participation à ce débat de la part de cette coalition. Le cas échéant, nous pourrons confirmer la présence d’un ou d’une de nos candidats. Le premier ministre participera aux deux débats officiels. Lors de ces débats, les questions de l’environnement et de la crise climatique occuperont assurément une place importante », a réagi lundi le cabinet du premier ministre, par la voix de son attaché de presse, Ewan Sauves.

Lors de la dernière campagne, la CAQ avait accepté de participer à 278 débats au total, incluant ceux avec ses candidats. On rappelle en coulisses que les organismes doivent d’aborder envoyer une invitation formelle, pour qu’ensuite une décision soit prise sur l’identité de l’élu envoyé à chacun des débats.

Dans La Presse, lundi, le collectif « Vire au vert » a réclamé un débat des chefs sur la crise climatique lors de la prochaine campagne. La coalition est composée de plusieurs groupes environnementaux, comme Équiterre, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), la Fondation David Suzuki, Greenpeace, Eau Secours, Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec).

« Pas un sujet comme les autres »

Chez Québec solidaire, le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a confirmé lundi sa présence, exigeant du même souffle la pareille de son adversaire caquiste. « J’accepte l’invitation et je demande formellement à François Legault de faire de même. La crise climatique, ce n’est pas un sujet comme les autres, c’est le plus gros défi de notre époque », a-t-il soulevé, accusant le premier ministre d’avoir « des comptes à rendre » sur son « piètre bilan environnemental » des quatre dernières années.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Chez Québec solidaire, le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a confirmé lundi sa présence, exigeant du même souffle la pareille de son adversaire caquiste.

« Entêtement sur le troisième lien, hausse de la norme de nickel dans l’air, incapacité d’atteindre ses objectifs de réduction de GES : la moindre des choses serait que [François Legault] accepte l’invitation des écologistes à venir en débattre », a encore insisté M. Nadeau-Dubois.

La cheffe libérale, Dominique Anglade, a aussi indiqué sur Twitter que « l’enjeu du 21siècle est la lutte aux changements climatiques ». « Au Parti libéral du Québec, on propose un grand projet de société », a-t-elle fait valoir, en rappelant que son projet ECO ¬ qui vise à soutenir des investissements publics et privés de 100 milliards dans l’économie verte – « sera une réponse québécoise à un enjeu planétaire ». « On est donc prêt à venir en débattre », a-t-elle dit.

Même son de cloche pour le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, qui a accepté l’invitation des écologistes « avec grand plaisir ». « Organisons rapidement un débat sur ce grand défi du 21siècle », a-t-il lancé. Le Parti conservateur d’Éric Duhaime, toutefois, indique aussi n’avoir reçu aucune invitation à ce débat. « Nous allons l’évaluer dès qu’on la recevra. Nous prendrons à ce moment une décision en fonction des autres demandes et de l’organisation de l’évènement », note la porte-parole, Véronique Gagnon.

« On va pousser encore »

En entrevue avec La Presse, la directrice générale d’Équiterre, Colleen Thorpe, a déploré lundi que le premier ministre Legault « ne saisisse pas l’opportunité de s’expliquer sur son positionnement par rapport à l’urgence climatique ». « On est contents de voir la réponse des oppositions, mais on est aussi très intéressés à avoir une réponse positive du chef du parti au pouvoir, ce qui n’est pas le cas pour le moment. On va pousser encore », a-t-elle indiqué.

Mme Thorpe estime « qu’il n’y a pas suffisamment de temps alloué jusqu’ici pour aller au fond de la question » de la crise climatique dans les débats des chefs, jusqu’ici. « En 2018, on a eu un segment de 16 minutes sur l’environnement au débat du consortium et chez TVA, il n’y a eu aucun segment proprement dédié à l’enjeu, même si ç’a été abordé brièvement. Bref, la formule actuelle ne permet pas d’aller au fond de la question », a-t-elle dénoncé plus tôt.

En savoir plus
  • 56 %
    Un récent sondage Léger effectué pour le compte de la coalition Vire au vert auprès de 1004 répondants entre le 27 et le 29 mai démontre que 56 % des Québécois estiment qu’il serait « pertinent » de tenir un débat des chefs sur la crise climatique, afin de bien connaître les solutions de chaque parti politique.