(Ottawa) Les Québécois doivent avoir l’occasion de se prononcer sur le projet de construction d’une usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay durant la prochaine campagne électorale, affirme le député Pierre Poilievre, considéré comme le meneur dans la course à la direction du Parti conservateur.

M. Poilievre, qui a obtenu l’appui d’un premier député conservateur au Québec, Pierre Paul-Hus, jeudi, estime que ce projet qu’avait proposé GNL Québec est plus que jamais nécessaire, même si le gouvernement Legault l’a écarté l’an dernier.

M. Poilievre pourra d’ailleurs compter sur le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, pour en faire un enjeu lors des élections provinciales de l’automne.

« Nous sommes le seul parti qui est favorable à ce projet au Québec. Nous allons en faire un enjeu. Tous nos candidats du Saguenay en font une priorité », a confirmé Éric Duhaime jeudi.

Mercredi, l’Assemblée nationale a toutefois adopté à une motion réaffirmant son opposition au projet, qui visait à exporter du gaz naturel en provenance de l’Alberta vers l’Europe par l’intermédiaire d’un pipeline reliant la province jusqu’au Saguenay où il serait transformé en liquide.

L’un des principaux adversaires de M. Poilievre dans cette course, l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest, s’est aussi dit favorable à l’idée de relancer le projet GNL Québec.

Dans une entrevue accordée à La Presse, Pierre Poilievre s’est dit convaincu que ce projet recueille aujourd’hui l’appui d’une majorité des Québécois, citant au passage un récent sondage mené par l’Institut économique de Montréal.

« Les Québécois devraient avoir leur mot à dire. Je crois que la classe politique est déconnectée de la réalité des Québécois, qui, selon un sondage, démontrent qu’ils sont d’accord avec Pierre Poilievre dans le dossier de GNL à Saguenay », a-t-il affirmé sur un ton sans appel. « C’est une occasion en or pour les Québécois de gagner leur vie en enlevant l’argent des dictatures qui polluent et en supportant notre énergie », a-t-il ajouté.

Selon lui, la guerre en Ukraine a démontré sans l’ombre d’un doute que des projets tels que celui de GNL Québec sont dans l’intérêt du Canada et de ses alliés. Il a rappelé que le président russe Vladimir Poutine utilise les revenus provenant de la vente de pétrole et de gaz aux pays de l’Europe comme trésor de guerre.

« Voici le choix qu’il faut faire. (Justin) Trudeau et (le chef du Bloc québécois Yves-François) Blanchet veulent que l’argent du gaz naturel serve à payer les missiles de Poutine. Moi je veux que cet argent-là donne des chèques de pays à Jean-Marie Tremblay, un soudeur de Saguenay », a-t-il avancé.

Comment compte-t-il s’y prendre pour convaincre le gouvernement Legault de changer son fusil d’épaule dans ce dossier ? « Ce sont les Québécois qui vont le convaincre de changer d’avis. […] Les Québécois savent que c’est la meilleure façon de produire cette énergie, c’est de le faire ici au Canada », a-t-il argué.

Rappelons que ce projet, qui était évalué à 14 milliards de dollars, a été rejeté par le gouvernement de François Legault en juillet 2021 au motif que l’entreprise n’avait pas réussi à satisfaire trois critères importants. Selon Québec, le projet n’avait pas acquis une acceptabilité sociale, il ne favorisait pas la transition énergétique et il ne contribuait pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre.