(Ottawa) Une écrasante majorité des députés conservateurs ont laissé tomber le masque à la Chambre des communes même s’il demeure « fortement recommandé » de le porter. Une situation qui suscite un malaise dans les rangs des autres partis.

On ne voit qu’une minorité de masques sur les visages des conservateurs depuis lundi, jour où l’obligation de son port était abandonnée dans un certain nombre de lieux publics en Ontario, le gouvernement de Doug Ford en ayant décidé ainsi.

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Doug Ford, premier ministre de l'Ontario

La cité parlementaire est sise en sol ontarien, évidemment, mais c’est le Bureau de régie interne qui dicte les règles du jeu pour ces espaces. Et si l’organe a annoncé l’assouplissement de quelques-unes des mesures de prévention, il continue de préconiser le port du masque.

Celui-ci n’est pas « obligatoire » dans l’enceinte de la Chambre et dans les salles de comités, mais il reste « fortement recommandé lorsque les députés sont à leur place pendant les délibérations parlementaires », lit-on dans une note datée du 10 mars dernier.

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Luc Berthold, chef adjoint par intérim du Parti conservateur

Mardi encore, lors de la période des questions, une poignée de députés conservateurs – ceux du Québec en particulier – arboraient un masque lorsqu’ils étaient assis dans leur fauteuil. « Je respecte la décision de mes collègues », a affirmé le chef adjoint par intérim de la formation, Luc Berthold, qui porte encore le masque.

« On s’en va dans une période où les gens vont avoir le choix », a-t-il ajouté, plaidant que si la députation québécoise fait celui de continuer à porter le masque, c’est pour refléter le fait que l’interdiction n’a pas été levée au Québec.

« Inconfort » et « préoccupations »

Libéraux, bloquistes et néo-démocrates, à l’inverse, sont toujours masqués.

Le whip libéral, Steven MacKinnon, n’a pas voulu préciser s’il s’agissait d’une consigne donnée au caucus, se contentant d’affirmer que « les comportements de nos députés sont des plus respectueux dans ce sens ». Et selon ce qu’il a indiqué dans un échange de textos, « il y a des députés [libéraux] qui sont inconfortables » de côtoyer des collègues non masqués.

Même son de cloche dans le camp néo-démocrate. « Certains députés ont exprimé leurs préoccupations à notre whip par rapport à ceux qui ne respectent pas la règle dans la Chambre des communes », a écrit la directrice des communications, Mélanie Richer.

Chez les bloquistes, la whip Claude DeBellefeuille signale que « les députés sont invités à porter le masque en Chambre, excepté lors de la prise de parole », et qu’on demeure « vigilants, comme une distanciation adéquate n’est pas possible en Chambre ».

Il y a quelques jours, l’administratrice en chef de la Santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a de nouveau encouragé la population à continuer de porter le masque dans les espaces publics, même si les provinces jettent du lest.

Vers d’autres allègements

Le port du masque ou du couvre-visage demeure obligatoire dans la plupart des lieux de la Chambre des communes, alors que l’on rouvre progressivement les portes au grand public.

L’accès à la tribune publique de la Chambre des communes et aux salles de réunion des comités sera rétabli le 25 avril, et les visites guidées reprendront leur cours le 16 mai prochain.