(Québec) Le député indépendant de Rimouski, Harold LeBel, qui avait été accusé d’agression sexuelle en décembre 2020, a annoncé jeudi qu’il ne solliciterait pas de nouveau mandat en octobre prochain. Le report de son procès à l’automne, en pleine campagne électorale, le « force » à prendre cette décision, a expliqué l’ex-député péquiste.

Le député a confirmé son départ de la vie politique jeudi dans sa circonscription. « J’étais prêt, avec humilité et confiance, à continuer pour quatre autres années », a-t-il soutenu lors d’une conférence de presse à Rimouski, retransmise en direct sur le réseau d’information LCN.

« Mais voici, dans un dossier privé pour lequel je suis interpellé, les délais de l’administration de la justice repoussent les procédures à l’automne prochain, en pleine période électorale. J’espérais vivre ce moment au printemps. C’était ce qui était prévu », a-t-il ajouté devant les journalistes.

[Ce report] me force également à prendre la décision de renoncer à ma volonté de demander à la population un troisième mandat comme député de Rimouski à l’Assemblée nationale, une fonction si précieuse à mes yeux, si chère pour moi.

Harold LeBel, député indépendant de Rimouski

En entrevue, le principal intéressé affirme prendre cette décision « à contre-cœur » alors qu’il a poursuivi ses activités de député à titre d’indépendant. Il amorce d’ailleurs une tournée des villes et municipalités de sa circonscription pour aller à la rencontre des maires.

« Je fais ce que j’ai à faire et l’accueil des gens de Rimouski est toujours très favorable, très bon. […] J’aurais voulu redemander un autre mandat et je pense que j’avais de très bonnes chances », fait-il valoir. M. LeBel terminera son mandat « avec sérénité », a-t-il indiqué.

Selon lui, la tenue de son procès au printemps aurait pu lui donner « une marge de manœuvre » pour se présenter à l’automne. Harold LeBel a été accusé d’agression sexuelle en décembre 2020. Les faits reprochés remonteraient à 2017. Son procès devait avoir lieu au printemps. Par la voix de ses avocats, M. LeBel avait affirmé qu’il souhaitait « démontrer qu’il n’a rien à se reprocher » dans ce dossier.

Avenir politique incertain

En ce sens, M. LeBel ne ferme pas la porte définitivement à la vie politique quoique celui qui aurait 60 ans en juin souhaite se consacrer à sa famille. « Ça fait une quarantaine d’années que [je m’implique dans la politique] et j’ai joué toutes sortes de rôles. Est-ce que je pourrais occuper un autre rôle ? Pourquoi pas ? », évoque-t-il. Il aimerait poursuivre son implication auprès des aînés, dit-il.

Harold LeBel était porte-parole du Parti québécois pour les aînés et les proches aidants et en matière de maintien à domicile jusqu’avant son exclusion du caucus, après son arrestation, le 15 décembre 2020. Le chef Paul St-Pierre Plamondon l’avait exclu en attendant la fin du processus judiciaire.

Jeudi, il a d’ailleurs assuré que sa décision n’a rien à voir avec « une potentielle présomption quant à l’issue de cette affaire ». Lors de son allocution, il a remercié les membres de sa famille, ses anciens collaborateurs, ses « amis du Parti québécois » ainsi que « son voisin » de circonscription, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, « qui a été un collègue et complice plus qu’estimé ».

Militant du Parti québécois de longue date, employé politique des cabinets péquistes pendant 20 ans, Harold LeBel est devenu député de Rimouski sous la bannière péquiste en 2014, après quelques tentatives infructueuses dans le Bas-Saint-Laurent. Il a été réélu facilement en 2018.