(Québec) Le gouvernement Legault donnera un coup de pouce financier aux agriculteurs qui souhaitent verdir leurs pratiques, avec une somme pouvant atteindre 50 000 $ par entreprise agricole.

La politique de « rétribution des pratiques agroenvironnementales » sera annoncée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, ce mardi matin. Cette mesure « phare » du Plan pour une agriculture durable est dotée d’un budget de 14 millions par année jusqu’en 2025.

Elle a cinq objectifs : réduire l’usage des pesticides, améliorer la santé des sols, améliorer la gestion des matières fertilisantes, optimiser la gestion de l’eau et améliorer la biodiversité.

Essentiellement, le ministère de l’Agriculture veut aider financièrement les agriculteurs qui verdissent leurs pratiques pour parvenir à ces objectifs. Ceux qui le souhaitent pourront déposer leurs projets au printemps et auront rapidement droit à une aide financière équivalente à 40 % de la somme totale à laquelle ils auront droit. La somme maximale pouvant être versée à une entreprise est de 50 000 $.

Pour être acceptés, ils devront proposer un plan de :

– diversification des cultures ;

– protection des sols hors-saison ;

– réduction de l’usage des herbicides ;

– utilisation de semences non traitées aux insecticides ;

– aménagements favorables à la biodiversité.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) veut éviter la paperasse et proposera un formulaire simple à remplir. La demande pourra être faite en ligne auprès de la Financière agricole. Une somme d’argent sera versée rapidement après l’inscription, mais les entreprises devront s’engager à appliquer une de ces pratiques respectueuses de l’environnement pendant trois ans.

Objectifs clairs pour 2030

À la fin de chacune des trois années de culture, les entreprises agricoles devront remplir une déclaration sur les superficies cultivables où de meilleures pratiques sont en place. Un projet pilote a déjà débuté à l’été 2021, sous la direction du Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA). C’est le CECPA, « en collaboration avec les chercheurs Jérôme Dupras, de l’Université du Québec en Outaouais, ainsi que Maurice Doyon et Caroline Halde, de l’Université Laval », qui a mis au point « le mécanisme de rétribution en prévision du déploiement du programme au début de la saison agricole 2022 », précise le MAPAQ sur son site web.

Au total, le Plan pour une agriculture durable du gouvernement Legault est doté d’une enveloppe de 125 millions de dollars. En plus des sommes transférées aux cultivateurs, le gouvernement Legault a injecté 30 millions pour établir un partenariat de recherche « sous la responsabilité du Fonds de recherche du Québec-Nature et technologies et du scientifique en chef du Québec », ainsi que 25 millions en formation continue.

Québec espère que ces subventions lui permettront d’atteindre une série de cibles fixées par le ministre Lamontagne pour l’horizon 2030, notamment :

– une réduction de 500 000 kilogrammes des pesticides vendus ;

– que 75 % des superficies cultivées soient couvertes en hiver par des cultures ou des résidus de cultures ;

– une réduction de 15 % des apports en fertilisants azotés ;

– une amélioration de l’indice de santé des cours d’eau ;

– doubler les superficies agricoles aménagées (bandes riveraines élargies et haies brise-vent).

En novembre, le gouvernement Legault avait déjà pris position en faveur des cultivateurs bio en favorisant le « morcellement » des terres agricoles pour soutenir leur développement, avec l’appui de l’Union paysanne. Et le parti a également voté une proposition pour aider les « fermettes biologiques » lors de son conseil général, l’automne dernier.