(Ottawa) Le Parti conservateur exhorte le gouvernement Trudeau à emboîter le pas aux États-Unis et d’autres pays alliés en envoyant des armes à l’Ukraine pour contrer une éventuelle invasion de son territoire par la Russie.

À la reprise des travaux parlementaires, lundi, le chef conservateur Erin O’Toole a repris à son compte la demande du gouvernement ukrainien, qui a demandé de l’équipement militaire aux pays membres de l’OTAN.

« L’Ukraine est l’un des amis et alliés importants du Canada. Nos amis ukrainiens sont confrontés au risque d’une invasion russe à leur frontière. D’autres alliés de l’OTAN fournissent l’aide militaire demandée par l’Ukraine. On doit aider l’Ukraine pour éviter le même scénario que la Crimée. Pourquoi le gouvernement libéral ne répond‑il pas aux demandes de l’Ukraine ? », a demandé M. O’Toole.

Le premier ministre Justin Trudeau affirme que le Canada fait largement sa part pour soutenir l’Ukraine. La semaine dernière, le gouvernement Trudeau a annoncé qu’il prolongeait la mission UNIFIER de 200 soldats canadiens en Ukraine pendant trois autres années pour continuer de former des troupes ukrainiennes et que 60 autres soldats canadiens se joindront à cette mission au cours des prochains jours. Il a confirmé qu’il enverra des équipements non létaux comme des gilets pare-balles ou encore de l’équipement optique.

En outre, le Canada promet aussi de partager des renseignements avec Kiev tout en accroissant le soutien à la lutte contre les cyberattaques. Un prêt de 120 millions de dollars a été consenti au gouvernement ukrainien, mais cet argent ne peut être utilisé pour acheter de l’équipement militaire.

« Nous répondons aux demandes de nos amis ukrainiens. Nous allons toujours être avec eux contre l’agression russe. C’est pour cela que nous avions prolongé et agrandi la mission UNIFIER qui sert à former les troupes ukrainiennes. C’est pour cela que l’on a envoyé 120 millions de dollars en aide et soutien économique. C’est pour cela que l’on aide de bien différentes façons, comme demandé par le président Zelensky et d’autres dans nos échanges fréquents », a fait valoir Justin Trudeau.

D’autres députés conservateurs ont par la suite talonné la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly à ce sujet durant la période des questions.

Les députés tiendront d’ailleurs un débat d’urgence lundi soir à la Chambre des communes sur les tensions qui persistent entre l’OTAN et la Russie au sujet de l’avenir de l’Ukraine. La Russie s’oppose farouchement à ce que l’Ukraine adhère à l’alliance militaire fondée après la Seconde Guerre mondiale.

À New York, la Russie et les États-Unis se sont déchirés au Conseil de sécurité de l’ONU sur les troupes massées par Moscou près de l’Ukraine, les pays occidentaux intensifiant leurs efforts diplomatiques pour éviter un conflit militaire.

Le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur cette question à la demande des États-Unis après une tentative vaine de la Russie pour l’empêcher. En tout, 10 pays sur les 15 membres du Conseil votant en sa faveur. Cette réunion est « une étape décisive pour amener le monde à parler d’une seule voix » sur cette crise, selon les États-Unis.

L’ambassadeur de la Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a d’emblée accusé Washington de chercher à « créer l’hystérie » et à « tromper la communauté internationale » avec des « accusations infondées ».

Son homologue américaine Linda Thomas-Greenfield lui a rétorqué que le déploiement de plus de 100 000 militaires russes autour de l’Ukraine menaçait « la sécurité internationale ». Elle a accusé Moscou de vouloir déployer début février, « preuves » à l’appui, plus de 30 000 militaires supplémentaires en Biélorussie, dont le régime est très proche du Kremlin.

Dimanche, les États-Unis et Royaume-Uni ont brandi la menace de nouvelles sanctions contre la Russie.

Avec Agence France-Presse