(Ottawa) « Campagnes sécuritaires et inclusives », « Être candidat libéral », « Réussite des activités de financement », « Mise à jour sur la préparation aux élections ». Le congrès virtuel du Parti libéral du Canada (PLC), qui s’est ouvert jeudi soir, fait la part belle aux considérations stratégiques en vue du prochain scrutin.

Il y aura ces ateliers et ces tables rondes, mais sinon, les résolutions qui seront soumises au vote des militants samedi – revenu universel de base, transition vers une économie verte – ne devraient pas défrayer la chronique ni mettre le chef libéral, Justin Trudeau, dans l’embarras.

En revanche, la participation de l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, vendredi soir, promet de retenir l’attention.

C’est que l’homme de 56 ans, récemment rentré au pays, est pressenti comme un futur chef libéral. Et dans un geste qui a contribué à alimenter la machine à rumeurs, il a publié un livre, Value(s) – Building a Better World for All, en mars dernier.

En entrevue, la politologue Stéphanie Chouinard se demande si « c’est une bonne stratégie pour Justin Trudeau de donner autant de visibilité à un adversaire potentiel, advenant que son leadership soit contesté ».

Une question qui demeure en suspens, « puisqu’on ne connaît toujours pas le fin fond de la pensée de Mark Carney sur un éventuel saut en politique », dit la professeure au Collège militaire royal de Kingston, en Ontario.

La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland – que l’on pense elle aussi susceptible de prendre les rênes du parti –, a quant à elle suggéré dans son discours jeudi soir que le fédéral pourrait consacrer des sommes aux services à la petite enfance dans son budget en suivant l’« excellent exemple du Québec ».

Elle doit présenter son premier budget, le premier du fédéral en deux ans, le 19 avril prochain.

Le pays pourrait être plongé dans une campagne électorale si les partis d’opposition s’opposent au budget. Cela dit, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a signalé que son parti appuierait le gouvernement pour éviter un scrutin, quitte à se pincer le nez.

Le congrès des néo-démocrates se déroule aussi en fin de semaine.

Laure Waridel au programme, mais pas au parti

Sur la liste des conférenciers invités au congrès libéral figure l’écosociologue Laure Waridel. Elle aura, ce vendredi, une conversation avec son ancien compagnon d’armes chez Équiterre, et aujourd’hui ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault.

Il ne faut pas y voir une intention de marcher dans les pas de son ex-collègue et de le suivre aux Communes, jure-t-elle lorsque jointe par La Presse, jeudi : « Absolument pas ! Je n’ai aucune intention de me lancer en politique, ni au fédéral, ni au provincial, ni au municipal. »

Et les organisateurs savent qu’elle critique certaines politiques libérales, dit-elle.

« Je ne me gênerai pas de parler de la nécessité de sortir des énergies fossiles, de rappeler que le parti s’était engagé à cesser ses subventions au secteur des énergies fossiles, alors qu’il a continué à le faire », souligne celle qui sera là au nom de Mères au front, qui réunit des mères soucieuses de l’avenir de la prochaine génération.

Discours du couple Trudeau-Grégoire

À l’issue de la journée de discussions, vendredi, la femme du premier ministre, Sophie Grégoire, prononcera un discours.

Quant à Justin Trudeau, il fera son allocution samedi vers 16 h 30.