(Québec) Le professeur Amir Attaran, qui déverse son fiel sur les Québécois depuis des semaines, représente l’Université d’Ottawa et la discrédite.

C’est ce que soutient le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, dans une lettre transmise vendredi qui demande des excuses et des sanctions au recteur de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont.

L’Université soutient que le professeur parle en son nom personnel, mais la doyenne de la section de droit civil, Marie-Eve Sylvestre, a tenu publiquement à se dissocier des tirades d’Amir Attaran.

Ce sont « des propos incendiaires et offensants » et le professeur Attaran « ne fait pas partie de notre corps professoral », a-t-elle tenu à préciser par Twitter.

La lettre de M. St-Pierre Plamondon fait étalage des nombreuses déclarations méprisantes de ce professeur en droit et en médecine visant le Québec ainsi que le Parti québécois.

Parmi les perles que propage l’universitaire : la culture des Québécois est « raciste » ; ou encore, le gouvernement québécois est « suprématiste blanc » ; et également, le Québec est « l’Alabama du Nord », en référence à cet État américain du Sud réputé dans l’Histoire pour avoir été un des derniers bastions ségrégationnistes.

Le service de presse de l’institution a plaidé encore jeudi que ce professeur ne parle pas au nom de l’Université et que « son opinion ne reflète en rien celle de l’Université d’Ottawa ».

« Il représente votre institution »

« Même si M. Attaran exprime son opinion sur son compte Twitter personnel, il représente votre institution », réplique toutefois le chef péquiste.

Dans son compte Twitter, M. St-Pierre Plamondon a écrit que ce « festival de la diffamation » reçoit « la caution morale de l’Université d’Ottawa » et de son recteur, « qui a choisi de fermer les yeux ».

Il demande à l’Université de « condamner publiquement les propos de son professeur controversé et de présenter des excuses aux Québécois pour ses propos dénigrants ».

M. St-Pierre Plamondon demande également au recteur d’intervenir auprès du professeur pour « appliquer des sanctions proportionnelles aux propos tenus ».

L’Université a déjà fait savoir jeudi qu’elle n’allait pas intervenir.

« Beaucoup de Québécois sont racistes »

Pour sa part, M. Attaran s’est dit « amusé » par les récriminations du chef péquiste, en ajoutant qu’il n’allait pas recevoir de leçon de diversité et d’inclusion d’un parti « fondé sur la suprématie du pure laine blanc ».

Il a dit avoir reçu une cinquantaine de messages haineux au cours des derniers jours, ce qui confirme que « le Québec a l’épiderme sensible ».

En outre, cela démontre que « beaucoup de Québécois sont racistes, mais pas tous », a-t-il ajouté.

Un collectif de QS appuie Attaran

En conférence de presse vendredi à l’Assemblée nationale, le chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, s’est quant à lui étonné de l’appui exprimé par un des groupes de QS au professeur Amir Attaran.

« J’aimerais savoir si Québec solidaire endosse les propos de son collectif », a affirmé M. Bérubé.

Dans une de ses publications, le Collectif antiraciste décolonial de QS soutient que Amir Attaran « a tout dit » en soutenant qu’« une seule province sur 10 nie l’existence du racisme systémique », et que c’est dans cette province que des « patients non blancs meurent dans des hôpitaux et enregistrent des vidéos montrant comment ils ont été maltraités ».

Il fait ainsi référence à Joyce Echaquan, cette mère atikamekw de Manawan qui s’était fait insulter par le personnel soignant de l’hôpital de Joliette et qui a trouvé la mort peu après.

« On n’est pas d’accord avec ce qu’ils ont dit », a tenu à faire savoir la porte-parole du parti, Gabrielle Brais, dans une entrevue téléphonique.

Le député QS Andrés Fontecilla s’est également dissocié de la position du collectif.

« Les positions de QS sont communiquées par ses députés et porte-parole, a-t-il écrit dans un gazouillis. Les propos de M. Attaran sont inacceptables et doivent être dénoncés. »